Dans Books, il y a quelques jours (ici), cette réflexion sur le rôle de la beauté dans l'évolution des oiseaux, avec cette conclusion : « Chez les oiseaux, les choix esthétiques des femelles sont un moteur de l’évolution. »
Voici le texte de la réflexion :
Le plumage coloré du quetzal, le chant extraordinaire de l’outarde houbara ou les techniques de séduction élaborées des manakins étaient réputés indiquer leurs qualités reproductives. Longtemps, les biologistes ont considéré la beauté d’un oiseau comme une sorte de panneau indicateur. Elle n’était pas censée avoir d’intérêt en soi. « Ces idées ont saturé la culture populaire. Dans les pages de Vogue ou les cabinets de chirurgie esthétique, vous pouvez lire que la beauté est le révélateur de la qualité d’une personne », déplore l’ornithologue américain Richard Prum. Son dernier livre, The Evolution of Beauty, « dédaigne les biais masculins qui caractérisent l’essentiel de la psychologie évolutionniste », assure Ed Yong dans The Atlantic, qualifiant même l’auteur de « féministe ».
Prum réhabilite la théorie de la sélection sexuelle exposée par Darwin dans La Descendance de l’homme et la sélection sexuelle, ouvrage postérieur à L’origine des espèces. Complémentaire de la « lutte pour la vie », elle a été volontairement ignorée par les scientifiques de l’époque. Ceux-ci lui reprochaient de donner trop de pouvoir au sexe féminin.
Darwin démontre en effet que, chez certaines espèces, ce n’est pas le plus fort qui survit mais le plus beau, et que c’est aux femelles que revient ce choix. Cela lui permet d’expliquer la pérennité de comportements et de caractères physiques qui semblent a priori être des obstacles à la survie.
Chez l’argus géant (une sorte de faisan), le mâle aurait ainsi acquis les longues plumes de sa queue au fil des générations du fait de la préférence des femelles. Qu’elle soit à l’origine arbitraire ou le reflet d’une autre qualité, cette préférence a créé un cercle vertueux. Les mâles avec les plus beaux plumages avaient plus de descendants— et leur transmettaient cette caractéristique, permettant ainsi à la nouvelle génération d’attirer à son tour plus de partenaires. Prum considère cette sélection sexuelle comme « un mécanisme important et même central de l’évolution des oiseaux », souligne l’historienne des sciences Erika Lorraine Milam dans le magazine Science. Par exemple, il affirme que la structure plane des plumes peut avoir changé pour porter des motifs colorés, et s’est avérée accessoirement pratique pour voler. » Selon l’ornithologue, la pression civilisatrice des femelles est visible aussi chez l’être humain. Par leurs choix esthétiques, les femmes auraient transformé l’attitude des hommes.
Voici le texte de la réflexion :
Le plumage coloré du quetzal, le chant extraordinaire de l’outarde houbara ou les techniques de séduction élaborées des manakins étaient réputés indiquer leurs qualités reproductives. Longtemps, les biologistes ont considéré la beauté d’un oiseau comme une sorte de panneau indicateur. Elle n’était pas censée avoir d’intérêt en soi. « Ces idées ont saturé la culture populaire. Dans les pages de Vogue ou les cabinets de chirurgie esthétique, vous pouvez lire que la beauté est le révélateur de la qualité d’une personne », déplore l’ornithologue américain Richard Prum. Son dernier livre, The Evolution of Beauty, « dédaigne les biais masculins qui caractérisent l’essentiel de la psychologie évolutionniste », assure Ed Yong dans The Atlantic, qualifiant même l’auteur de « féministe ».
Prum réhabilite la théorie de la sélection sexuelle exposée par Darwin dans La Descendance de l’homme et la sélection sexuelle, ouvrage postérieur à L’origine des espèces. Complémentaire de la « lutte pour la vie », elle a été volontairement ignorée par les scientifiques de l’époque. Ceux-ci lui reprochaient de donner trop de pouvoir au sexe féminin.
Darwin démontre en effet que, chez certaines espèces, ce n’est pas le plus fort qui survit mais le plus beau, et que c’est aux femelles que revient ce choix. Cela lui permet d’expliquer la pérennité de comportements et de caractères physiques qui semblent a priori être des obstacles à la survie.
Chez l’argus géant (une sorte de faisan), le mâle aurait ainsi acquis les longues plumes de sa queue au fil des générations du fait de la préférence des femelles. Qu’elle soit à l’origine arbitraire ou le reflet d’une autre qualité, cette préférence a créé un cercle vertueux. Les mâles avec les plus beaux plumages avaient plus de descendants— et leur transmettaient cette caractéristique, permettant ainsi à la nouvelle génération d’attirer à son tour plus de partenaires. Prum considère cette sélection sexuelle comme « un mécanisme important et même central de l’évolution des oiseaux », souligne l’historienne des sciences Erika Lorraine Milam dans le magazine Science. Par exemple, il affirme que la structure plane des plumes peut avoir changé pour porter des motifs colorés, et s’est avérée accessoirement pratique pour voler. » Selon l’ornithologue, la pression civilisatrice des femelles est visible aussi chez l’être humain. Par leurs choix esthétiques, les femmes auraient transformé l’attitude des hommes.
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