Crédits photo : Alain Laforest/La Presse
J'ai vu « Le Règne de la beauté » de Denys Arcand, avant-hier, 21 mai.
Je voulais à tout prix prendre le contre-pied des critiques et chroniqueurs montréalais qui, à quelques exceptions près, considéraient ce film comme vide.
Je dois avouer que je n'ai pas réussi.
En vérité le film n'est pas vide, il présente des vues sublimes de Charlevoix, de Québec, du grand Fleuve.
Sublime si grand que parfois il suscite une larme (ou deux).
Il y a même une opposition entre ce sublime et l'adultéré (« adultéré » que l'on voit dans toute son horreur après l'adultère qui l'a en quelque sorte amené).
Mais entre les vues, les paysages et les architectures sublimes, et les personnages, il n'y a aucun lien.
Pour les personnages, la splendide beauté qui les entoure n'est qu'un décor.
Ils ne la voient pas, n'y cherchent pas leur âme.
Ils n'ont pas d'âme, le film ne leur en donne pas.
Le film, lui, la voit et y cherche et nous permet de découvrir une sorte de salut.
Mais ses personnages sont comme damnés, incapables d'accéder à la contemplation de ce qu'on pourrait appeler « le Ciel », si l'on me permet un recours à une métaphore théologique.
Damnés et perdus dans le néant du monde, l'épiderme, le sexe, la mort, la maladie, la course aux vains honneurs des prix, etc.
Le Néant de notre vie !
Ah ! Que de regrets qu'on ne puisse plus jamais dans l'avenir (car ce film périra, hélas !) trouver des significations nouvelles, toujours nouvelles, dans la succession de ses images !
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