Garde-toi, bon ami, pour l'amour de Jésus/De fouiller la poussière enfermée ici.

Je ne sais pas si vous avez déjà vu la tombe de Shakespeare à l'intérieur de l'église de la Sainte-Trinité (page en anglais au bout de ce lien) à Stratford-upon-Avon mais la voilà.
Elle est entourée d'un trait bleu pour la distinguer de ses voisines et des os plus communs qu'elles contiennent (il y a ceux de la femme de Shakespeare, morte bien après lui).
Des os plus communs, c'est-à-dire des os qui ne contribuent pas à la prospérité de la ville comme ceux de Shakespeare.
C'est sans doute la raison des fleurs sur la tombe du barde.
Vous voyez aussi la transcription des vers que celui-ci a lui-même rédigés pour être gravés sur sa pierre tombale en guise d'épitaphe.
Les voici, menaçants, en ancien anglais, avec leur traduction française:

Good friend for Jesus sake forbear,
To dig the dust enclosed here.
Blest be the man that spares these stones,
And curst be he that moves my bones.

Garde-toi, bon ami, pour l'amour de Jésus,
De fouiller la poussière enfermée ici.
Béni soit celui qui épargne ces pierres,
Et maudit celui qui déplace mes os.

On dit que Shakespeare ne voulait pas que ses os soient transférés à Westminster, on ne sait pour quelle raison. Complexe de l'imposteur?
Ou peut-être ne désirait-il pas reposer dans un lieu où reposaient les rois et les princes dont il avait révélé les vices, les crimes, la cruauté et la cupidité dans ses pièces. Ils avaient tous l'odeur de l'enfer, ce lieu de damnation où, s'il existe, aboutissent nécessairement, tout comme les papes, les rois, les princes et ceux qui exercent une quelconque autorité ou s'approprient l'argent du plus grand nombre.
Tous ceux-là y aboutissent même s'ils sont canonisés (la canonisation catholique est une opération purement commerciale, comme toutes les opérations catholiques, messes, années saintes, visites papales, célébrations funéraires, sacrements. etc.)
Voici une vue de l'extérieur de l'église: