samedi 5 mars 2016

Un monument de bric et de broc à Rome, mise en abyme de l'Italie moderne

Vue de dos, c'est l'une des deux Victoires conduisant un quadrige dressée sur le sommet du Monument à Victor-Emmanuel II à Rome (place de Venise, là où le dictateur Mussolini prononçait ses vains discours enflammés, à l'époque de l'Italie fasciste).
Voici le monument, que vous reconnaîtrez sans doute :


Les deux quadriges conduits par les Victoires ne sont pas des sculptures de qualité : elles ne sont aucunement dignes de leur équivalents antiques.
Tous leurs éléments sont tenus les uns autres par des fils et des tiges métalliques visibles quand on les voit de près et ils ne tiennent au reste du monument que par d'autres fils.
Voyez le quadrige à un autre point de vue :


Un zoom :


Examinez le fil qui transperce le pauvre cheval pour l'attacher au monument (et à ses compagnons), et la tige (il y en a d'autres qu'on ne voit pas dans la photo) qui tient ensemble les ailes de la Victoire.
Ces quadriges sont, à mon avis, une mise en abyme de l'ensemble du monument et révèle le peu de soin qu'on a mis à construire celui-ci.
Et ce monument est comme l'Italie elle-même, unifiée depuis l'époque de Victor-Emmanuel II mais unifiée de bric et de broc, si je puis dire.
Toutes les glorieuses parties de la péninsule ont été ramenées à leur plus petit commun dénominateur. 
(Je pense à la République de Venise, au grand-duché de Toscane, au duché de Milan, à la principauté (ou duché) de Parme et Plaisance, voire au royaume de Naples).
La seule bonne chose qu'a amenée cette unification, c'est d'avoir arraché Rome et les États pontificaux au pouvoir usurpé du pape et de l'Église catholique.
Ne reste plus, comme au temps des Césars, qu'à interdire l'accès de Rome aux catholiques et aux croyants des autres religions du Moyen-Orient, voire du monde entier.

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