mercredi 14 novembre 2012

Ce qu'il faut de sanglots pour payer un frisson

Une vue de la bibliothèque du Trinity Collège à Dublin, là où se trouve le « Livre de Kells ».
Comme tout ce qui a été édifié en Irlande avant l'indépendance de celle-ci (au 20e siècle), cette bibliothèque a été conçue et construite par les assassins anglais, ici sous Élizabeth I.
Elle est si belle cette bibliothèque, comment a-t-elle pu sortir de la tête et des mains couvertes de sang des bourreaux du peuple irlandais ?
Comme devant tout ce qui est beau en Irlande, ayant en tête ce génocide qui s'est perpétré pendant tant de siècles, avec tant de mépris*, sous n'importe quel prétexte -national, politique ou religieux-, on a toujours envie de redire le vers d'Aragon :


Ce qu'il faut de sanglots pour payer un frisson 


Voici une autre vue de la bibliothèque :




* Anecdote qui illustre le mépris : le duc de Wellington, vainqueur de Napoléon Bonaparte à Waterloo, né en Irlande, désirait si peu passer pour un Irlandais qu'il répétait que ce n'est pas parce que l'on naît dans une écurie qu'on est un cheval.
On a connu (et on connaît encore) le même mépris au Québec.

2 commentaires:

orfeenix a dit…

J' aime particulièrement la version d' " il n' y a pas d' amour heureux" de Nina Simone. En effet je me souviens des blagues irlandaises, comme les blagues belges en France, que me racontaient les étudiants londoniens:" Tu sais pourquoi les Irlandais ont eu les patates et les Arabes le pétrole?- Parce qu' on a laissé les Irlandais choisir en premier." Déjà à l' époque cela ne me faisait pas rire! Les frères ont des rivalités plus terribles que les ennemis lointains.

Jack a dit…

Mais c'est qu'ils ne sont pas des frères : il y a des Celtes et il y a des Anglo-Normands, et deux îles, deux civilisations, deux religions,un bourreau, une victime.
Et si jamais la victime oublie la faute du bourreau, voire lui pardonne, c'est qu'elle souffre du syndrome de Stockholm, dont il faut la guérir.

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