dimanche 10 juin 2012

Elle combat le diable

J'aime bien le geste que Madonna a posé à Istanbul, se découvrir le sein droit comme vous le voyez sur la photo (tirée de la vidéo).
D'abord parce que c'était à Istanbul, dans le pays qu'Atatürk a voulu laïque et que les forces de la réaction musulmane tentent de replonger dans le Moyen Âge à l'heure actuelle.
Et puis parce que c'était une mise en abyme du geste de Janet Jackson naguère (2004) aux USA, un pays que ses Pères fondateurs ont voulu laïque (ce n'est pas aux Puritains que je pense, ces talibans chrétiens) et que les forces de la réaction évangéliste, chrétienne et créationniste tentent aussi de replonger dans le Moyen Âge à l'heure actuelle.
Verra-t-on que les forces de la réaction obscurantiste musulmane ont moins de pouvoir en Turquie que les forces de la réaction chrétienne aux USA ?
Lesquelles n'en sont pas à leur première « honte bue ».
Remarquez que je ne connais pas les chansons de Madonna, que j'ai vue -il y a longtemps je pense- dans un des films où elle jouait (pas bien) et qui se passait en Chine (je ne me souviens plus du titre).

Mais je lui ai toujours trouvé un petit air tragique « art déco », Marlène Dietrich ou Greta Garbo, un petit air de celles qui trahissaient les Nazis, voire les Bolcheviques (des poétesses celles-là).
Qu'elle trahisse ou se moque de l'équivalent des Nazis et des Bolcheviques aujourd'hui -intégristes musulmans et chrétiens- ne fait que confirmer mon impression.
Madonna combat le diable à sa façon.
Vous pouvez visionner la vidéo ici.
Et puis puisque c'est dimanche, voici un poème intitulé « Dimanche poétique » d'une combattante du diable bolchevique,
Anna Akhmatova, où l'on sent un peu le désespoir du combat toujours recommencé contre l'hydre diabolique de la religion dont les têtes fanatiques repoussent au fur et à mesure qu'on les coupe (ici symbolisé par l'hiver):
Dimanche poétique

Le cœur perd lentement mémoire du soleil.

L’herbe jaunit.
Le vent fait voler une neige tôt venue.
Juste un peu.

Dans les canaux étroits déjà l’eau se fige.
Ne coule plus.
Il ne se passe jamais rien ici,
Oh ! jamais.

Le saule a déployé sur le ciel vide
Sa dentelle en éventail.
Peut-être il valait mieux que je ne sois jamais
Votre femme.

Le cœur perd lentement mémoire du soleil.
Qu’est-ce qu’il y a ? Du noir ?
Peut-être ? Une nuit va suffire pour que vienne
L’hiver.




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