lundi 1 avril 2024

L’histoire de la vie en douze chapitres

Henry Gee (page en anglais au bout de ce lien), un des rédacteurs en chef de « Nature », raconte l’épopée de la Planète bleue et de toutes ses formes de vie

Ce qui sidère, à la lecture de cette saga de 4,6milliards d’années, c’est la somme des hasards qui ont dû converger pour que jaillisse la vie. C’est la suite d’aléas environnementaux qui ont dû s’enchaîner pour qu’elle prospère, se métamorphose, se diversifie, disparaisse et renaisse ensuite... Bref, pour qu’elle évolue sur la Plnète bleue. Autant de péripéties hallucinées que nous conte, d’une plume trempée dans l’encre de la paléontologie et de la biologie, Henry Gee, un des rédacteurs en chef de la revue Nature. Une épopée où l’extravagance le dispute à la fantaisie.

« Peut-être la chose la plus étonnante à propos de la vie – hormis son existence même – est-elle la rapidité avec laquelle elle a commencé», écrit l’auteur. Il y a 4,6millions d’années, la Terre était une boule de feu, sans cesse percutée par des astéroïdes. Un océan de lave qui, à la suite de millions d’an‘nées de pluies diluviennes, s’est peu à peu transformé en un monde aquatique. C’est alors qu’au fond des océans, 100 millions d’années seulement après la formation de la Terre, au milieu de violents tourbillons, de premières formes de vie ont germé: des «membranes couvertes d’écume», dans des trous microscopiques de la roche. Vivantes, vraiment? La vie est «très difficile à simplement définir », confesse l’auteur.

Une fresque foisonnante

Il fallut tant d’improbables circonstances pour que cette aventure advienne. Tant de coïncidences pour qu’elle se déploie, ponctuée de périodes d’essor et d’extinction de masse, liées à des cataclysmes: soubresauts telluriques, météorites... Comme s’il fallait, au fond, ces désastres et ces anéantissements pour que s’ouvrent de nouvelles niches écologiques et qu’émergent, à partir des survivants, de nouvelles formes du vivant. Périr pour – mieux? – renaître de ses cendres, en somme.

La suite de cette grande fresque, foisonnante, Henry Gee la narre en n’omettant jamais d’en souligner l’étrangeté, ni de montrer la soumission de chaque forme de vie à son environnement. Ou comment les milieux ont façonné les formes, les défenses, les comportements. Des abysses où elle naquit, la vie migra, il y a 3,7 milliards d’années, vers les eaux de surface. Le début d’un règne de deux milliards d’années : celui des bactéries. Puis les cellules acquirent un noyau ; de premiers organismes multicellulaires s’épanouirent ; des algues et des champignons surgirent ; des végétaux gagnèrent la terre ferme ; les plantes à fleurs et leurs précieux alliés, les insectes, prospérèrent ; les poissons apparurent, développant une batterie de sens élaborés; des amphibiens, puis des tétrapodes pointèrent le bout de leur museau hors de l’eau... Vint le règne des dinosaures, puis l’époque des mammifères, celle des singes et d’Homo sapiens... Une aussi vertigineuse odyssée donne à réfléchir. Nulle échappatoire, rappelle l’auteur: «L’extinction restera le destin de l’humanité.»

Compte rendu par Florence Rosier

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