Les inconduites scientifiques sont bien plus communes qu’on veut bien l’admettre
(Journal Le Monde, 8 juillet 2023)
Ivan Oransky a créé en 2010, avec Adam Marcus, le site d’information 
Retraction Watch, spécialisé dans l’intégrité scientifique, ainsi que la
 plus complète base de données recensant les articles retirés de la 
littérature scientifique (rétractation). La Fondation WoodNext, des 
donations et des licences d’exploitation de la base de données 
permettent de financer ces activités. Ivan Oransky, bénévole à 
Retraction Watch, est aussi rédacteur en chef d’un média spécialisé sur 
l’autisme, Spectrum, et enseignant en journalisme à l’université de New 
York.
 
Pourquoi avoir lancé un média spécialisé sur l’intégrité scientifique ?
  
Peu
 de médias, en 2010, s’intéressaient aux inconduites scientifiques, à la
 fraude ou aux rétractations d’articles. Une histoire nous a montré 
qu’il y avait un réel besoin d’informer sur ces questions. Adam Marcus 
avait révélé dans une enquête qu’un chercheur avait fabriqué des données
 d’essai clinique sur un antidouleur, ce qui le conduira en prison. Des 
articles du fautif ont été rétractés après ces révélations, mais les 
éditeurs ont publié, pour accompagner les décisions, des explications 
erronées ou incomplètes. Nous avons alors considéré qu’il fallait 
raconter d’autres histoires pour résoudre ces problèmes de manque 
d’information ou simplement relater que trop d’articles qui devraient 
être retirés ne le sont pas.
Quelle est la situation ?
 
Notre base de données recense environ 41 000 articles rétractés, bien plus que d’autres bases. PubMed n’en compte que 13 000. Pour la France, nous dénombrons 519 articles, dont 40 % sont signés uniquement par des auteurs d’institutions françaises. Le Royaume-Uni en a deux fois et demie plus.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
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