Froid dans la terre
(Cold in the Earth, traduit en français par Jacky Lavauzelle)
(Cold in the Earth, traduit en français par Jacky Lavauzelle)
Froid dans la terre – et la lourde neige au-dessus de toi,
Loin, lointain, froid dans la triste tombe !
Ai-je oublié, mon seul amour, de t’aimer,
Séparés par la vague du Temps qui tout sépare ?
Pourquoi, seule, mes pensées ne chevauchent-elles plus
Sur les montagnes, sur de septentrionales rives,
Reposant leurs ailes là où les bruyères et les fougères recouvrent
Ton cœur noble pour toujours, à tout jamais ?
Froid dans la terre – et quinze Décembres sauvages,
De ces collines brunes, ont fondu au printemps ;
Fidèle, en effet, l’esprit qui se souvient
Après de telles années de changements et de souffrance !
Doux Amour de jeunesse, pardonne, si je t’oublie,
Froid dans la terre – et quinze Décembres sauvages,
De ces collines brunes, ont fondu au printemps ;
Fidèle, en effet, l’esprit qui se souvient
Après de telles années de changements et de souffrance !
Doux Amour de jeunesse, pardonne, si je t’oublie,
Alors que la marée du monde me saisit ;
D’autres désirs et d’autres espoirs me poursuivent,
Des espoirs qui t’obscurcissent, mais ne peuvent te faire du tort !
Pas une lumière n’a illuminé mon paradis,
Aucune aube nouvelle n’a jamais plus scintillé pour moi ;
Tout le bonheur de ma vie, de ta précieuse vie m’a été donné,
Tout le bonheur de ma vie est avec toi dans la tombe.
Mais, les jours de rêves dorés ayant péri,
Et même le Désespoir fut impuissant à détruire,
J’ai appris alors comment l’existence pouvait être chérie,
Renforcée et nourrie sans l’aide de la joie.
J’ai conservé alors les larmes d’une passion inutile –
Épuisé ma jeune âme dans l’absence de la tienne ;
Refusé sévèrement son vif désir de se hâter
Jusqu’à cette tombe déjà plus que la mienne.
Et, même là, je n’ose le laisser langoureux,
Pas une lumière n’a illuminé mon paradis,
Aucune aube nouvelle n’a jamais plus scintillé pour moi ;
Tout le bonheur de ma vie, de ta précieuse vie m’a été donné,
Tout le bonheur de ma vie est avec toi dans la tombe.
Mais, les jours de rêves dorés ayant péri,
Et même le Désespoir fut impuissant à détruire,
J’ai appris alors comment l’existence pouvait être chérie,
Renforcée et nourrie sans l’aide de la joie.
J’ai conservé alors les larmes d’une passion inutile –
Épuisé ma jeune âme dans l’absence de la tienne ;
Refusé sévèrement son vif désir de se hâter
Jusqu’à cette tombe déjà plus que la mienne.
Et, même là, je n’ose le laisser langoureux,
Ni m’attarder à la délicieuse douleur de la mémoire ;
Jadis, moi qui buvais profondément de cette divine angoisse,
Comment pourrais-je chercher à nouveau la vacuité de ce monde ?
Emily Brontë, 1846
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