lundi 26 novembre 2012

Il n'y a pas de diphtongue en grec

C'est le chapiteau d'une colonne qui était jadis sur le Cap Sounion, au bord de la mer Égée, là où se trouve encore le temple de Poséidon, dont il faisait partie.
(Posé-i-don, écrit-on en français, car on croit, depuis Érasme, que c'est ainsi qu'on doit prononcer ce nom, avec une diphtongue. C'est la graphie française. Mais il n'y a pas de diphtongue en grec et on doit prononcer, en grec, « Posidon », comme on doit prononcer « Dédalos » et non « Da-ï-dalos », ainsi qu'on le prononce quand on est cuistre -comme je l'étais moi-même avant d'aller en Grèce et de discuter avec un professeur de grec ancien-  et qu'on veut continuer à faire de soi un Leconte de Lisle ou un Bloch d'À la recherche du temps perdu)
Il est si ancien ce chapiteau qu'on ne reconnaît son style qu'avec difficulté, du dorique primitif (et j'ai des doutes : on le dirait taillé avec une pierre de silex comme au paléolithique)
Peut-être a-t-il assisté à la mort d'Égée qui, du haut du cap, a plongé dans la mer qui porte aujourd'hui son nom à la vue des voiles noires de la barque de Thésée de retour de la Crète avec Phèdre.
Ce chapiteau et sa colonne se trouvent aujourd'hui à Venise, dans le quartier de Dorsoduro, où on les a surmontés d'un petit lion ailé de saint Marc.
Voyez :


On peut appeler cela un viol religieux ou politique.

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