jeudi 21 mai 2015

Le viol d'un regard

Voici un poème qui explique peut-être pourquoi les femmes victimes de viol sont condamnées en pays musulmans, et non les violeurs, même si le viol n'a consisté qu'en un regard :


Le Nuage



Dans son jardin la sultane se baigne,
Elle a quitté son dernier vêtement ;
Et délivrés des morsures du peigne,
Ses grands cheveux baisent son dos charmant.

 

Par son vitrail le sultan la regarde,
Et caressant sa barbe avec sa main,
Il dit : « L’eunuque en sa tour fait la garde,
Et nul, hors moi, ne la voit dans son bain.

 

« — Moi, je la vois, lui répond, chose étrange !
Sur l’arc du ciel un nuage accoudé ;
Je vois son sein vermeil comme l’orange
Et son beau corps de perles inondé. »

 

Ahmed devint blême comme la lune,
Prit son kandjar au manche ciselé,
Et poignarda sa favorite brune...
Quant au nuage, il s’était envolé !

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