lundi 22 août 2016

Le cénotaphe de Montaigne

C'est le cénotaphe de Montaigne, c'est-à-dire son tombeau mais sans les cendres ou les restes mortels.
Ces restes ont été inhumés ailleurs, dans une église, et ils sont aujourd'hui mêlés à ceux de Dominicains auxquels appartenait cette église ou dont ils étaient les desservants.
À Bordeaux, évidemment, puisque Montaigne a été maire de cette ville.
C'est sa femme, Françoise de la Chassaigne, qui, à grands frais sans doute, a fait faire le cénotaphe, qui comporte une inscription en latin et une autre en grec, comme, pensait-on à l'époque, devaient en comporter les tombeaux ou les cénotaphes des personnes de qualité ayant vécu à la Renaissance.
(il y a ces colonnes torses au second plan qui accrédite davantage cette idée de « Renaissance ».)
Voici le cénotaphes sous un autre angle :


Et puis voici le gisant qui repose sur le cénotaphe, le gisant de Montaigne portant armure :

Je me demande si cette armure aurait été le « vêtement » qu'aurait voulu porter Montaigne sur son cénotaphe ou son tombeau.
Je ne crois pas.
Mais c'est sous cet aspect que sa femme et sa famille, et ses amis, voulaient qu'on le voit : comme un chevalier et un serviteur du roi, qu'il avait effectivement été.
Mais lui-même se considérait sans doute davantage comme un penseur et, peut-être aurait-il préféré qu'on le vête, dans la mort, des vêtements des philosophes grecs qu'il avait tant fréquentés.
Qu'on le vête comme un Grec ou un Romain.
Mais sait-on, il était si accommodant, comme doivent l'être les intellectuels, qui s'interrogent toujours sur ce qu'est la vérité et ne sont jamais vraiment certains de l'avoir trouvée.
Dans notre amour fraternel, il n'est pas vêtu d'une armure !
Il parlait sans doute la même langue que les ancêtres des Québécois venus de France, dont il est presque contemporain !
Quel malheur que la sagesse des descendants de ceux-ci soit si éloignée de la sienne !

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