dimanche 24 avril 2016

La Fortune

Une autre sculpture récupérée, au 18e siècle, du désastre de Pompéi, celle, en bronze, de la déesse Fortune, que j,ai pu voir à l'exposition du musée des beaux-arts de Montréal.
La déesse qui distribue la chance.
Même si je n'en suis pas dépourvu, comme vous j'en ai toujours besoin de plus encore.
Je présente donc cette sculpture pour la proposer à votre vénération : vous allez voir, elle est au moins aussi puissante que n'importe quelle relique chrétienne !
Je vais vous présenter aussi, en guise de bonus, la fable de La Fontaine qui la met en scène.
C'est une fable assez néo-libérale, me semble-t-il, et iconoclaste, peut-être, qui tente de détourner les reproches des épaules de la déesse pour en charger nos propres épaules !

La Fortune et le jeune Enfant


Sur le bord d’un puits très profond 
Dormait étendu de son long
Un Enfant alors dans ses classes.
Tout est aux Écoliers couchette et matelas.
Un honnête homme en pareil cas
Aurait fait un saut de vingt brasses.
Près de là tout heureusement
La Fortune passa, l’éveilla doucement,
Lui disant : « Mon mignon, je vous sauve la vie.
Soyez une autre fois plus sage, je vous prie.
Si vous fussiez tombé, l’on s’en fût pris à moi ;
Cependant c’était votre faute.
Je vous demande, en bonne foi,
Si cette imprudence si haute
Provient de mon caprice. » Elle part à ces mots.
Pour moi, j’approuve son propos.
Il n’arrive rien dans le monde
Qu’il ne faille qu’elle en réponde.
Nous la faisons de tous Échos.
Elle est prise à garant de toutes aventures.
Est-on sot, étourdi, prend-on mal ses mesures ;
On pense en être quitte en accusant son sort :
Bref la Fortune a toujours tort.


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