vendredi 16 novembre 2012

Averse averse averse averse averse averse

L'ingénieux inventeur de ce parapluie pour deux est sûrement un galant homme (et pessimiste, c'est-à-dire réaliste) qui en a eu assez de marcher sous la pluie avec son amoureuse en recevant toute la pluie malgré le fait qu'il avait pensé, lui, à apporter son parapluie.
Cela donnera aux deux promeneurs le loisir de s'amuser de la pluie avec Queneau comme dans ce « callilogue » (néologisme proposé par moi, du grec « kallè » , « beau », et « logos », « mot » : il vous plaît ?) :

                                Il pleut
 

Averse averse averse averse averse averse
pluie ô pluie ô pluie ô ! ô pluie ô pluie ô pluie !
gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau
parapluie ô parapluie ô paraverse ô !
paragouttes d’eau paragouttes d’eau de pluie
capuchons pèlerines et imperméables
que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille !
mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau
et que c’est agréable agréable agréable !
d’avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humides d’averse et de pluie et de gouttes
d’eau de pluie et d’averse et sans un paragoutte
pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l’averse à cause de la pluie
à cause de l’averse et des gouttes de pluie
des gouttes d’eau de pluie et des gouttes d’averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie

 

                   Raymond Queneau, Les ziaux (1943)

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