mercredi 21 décembre 2011

L'Ambition

Seul un chat peut penser cela.
Ou Edgar Allan Poe qui, comme on le sait, était un poète et un auteur de contes fantastiques.
Les poètes sont comme les chats, ils n'ont pas d'ambition. Ils aiment jouer avec les mots comme les chats avec les balles.
La civilisation compte sur ceux et celles qui ont de l'ambition pour progresser mais, on le voit bien, l'ambition ne conduit pas au bonheur.
Seulement au stress et à la déception inévitable où mène la poursuite sans fin d'illusions.
Voici le poème «Song» de Poe, suivi par sa traduction française de Stéphane Mallarmé.
Mallarmé avait transformé le poème en vers de Poe en prose, je l'ai retransformé en vers.

Song

I saw thee on the bridal day;
   When a burning blush came o’er thee,
Tho’ Happiness around thee lay,
   The world all love before thee.

And, in thine eye, the kindling light
   Of young passion free
Was all on earth, my chain’d sight
   Of Loveliness might see.

That blush, I ween, was maiden shame:
   As such it well may pass:
Tho’ its glow hath rais’d a fiercer flame
   In the breast of him, alas!

Who saw thee on that bridal day,
   When that deep blush would come o’er thee, —
Tho’ Happiness around thee lay;

Traduction de  Mallarmé (mise en vers de moi):


Chanson

Je te vis le jour de tes noces
— quand te vint une brillante rougeur,
quoique autour de toi fût le bonheur,
 le monde tout amour devant toi.

 
Et dans ton œil une lumière embrasante
(quelle qu’elle pût être)
fut tout ce que sur Terre ma vue douloureuse,
eut à voir de Charme.

 
Cette rougeur, peut-être, était-ce virginale honte
(pour telle elle peut bien passer),
 bien que son éclat ait soulevé une plus fougueuse flamme

dans le sein de celui, hélas !

 
Qui te vit ce jour de noces,
quand cette profonde rougeur te voulut venir,
quoique le bonheur fût autour de toi,
le monde tout amour devant toi.

 




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