Parfois il suffit d'un titre sur une page couverture pour faire éclater une vérité qu'on ne faisait que pressentir jusque-là.« Russie. l'État-Mafia » : quel titre éclairant du numéro de novembre (2011) du magazine « Books ».
On pourrait dire que cette manière mafieuse de fonctionner est née en Russie -et ailleurs ne nous le cachons pas- dans les mêmes conditions qu'en Italie du sud : la présence d'un État plus préoccupé de sa propre survie et du propre bien-être de sa nomenklatura (ou noblesse, autrement nommée) que du bien-être général et de celui des citoyens, et la nécessité pour ceux-ci de s'organiser entre eux, dans l'illégalité et la délinquance, pour mettre au point des « combinazioni » qui leur permettaient de vivre un peu.
Des « parrains » sont sortis de ces « combinaisons » et ce sont eux que la chute des communistes (dont un très grand nombre étaient aussi parallèlement des parrains de la société civile clandestine) a portés au pouvoir.
La société russe est donc organisée aujourd'hui comme une immense mafia.
Le titre nous fait penser à d'autres titres caractérisant d'autres États mais celui d'« État-Mafia » me semble pouvoir s'appliquer à la plupart d'entre eux.
(C'est aux nôtres que je pense avec leurs citoyens qui votent mafieusement, c'est-à-dire non pas en fonction du bien du pays mais en fonction des avantages qu'un député du parti au pouvoir pourrait leur rapporter à eux personnellement (de préférence) et, éventuellement, à leur quartier ou à leur petit village).
N'est-ce pas ?
P. S. Il y a aussi des institutions-mafia dont le fonctionnement imite celui de ces États-mafia. Vous en connaissez sûrement. Mais cela est une autre histoire ...
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