dimanche 28 août 2011

Une femme avec des cheveux de serpents

La Méduse d'une grille d'un palais ou d'un bâtiment officiel quelconque de Saint-Pétersbourg, dont ma femme a rapporté la photo d'un très ancien voyage en Russie, qu'elle a fait en 1993 comme «VIP-journaliste» en compagnie de plus célèbres «VIP» que je ne nommerai pas de peur de la compromettre.
Je l'ai retrouvée par hasard dans les vieux papiers que nous explorons de temps à autre pour les trier et nous débarrasser des moins importants car nous commençons (avec angoisse) à entrevoir le jour où nous devrons abandonner notre maison pour quelque chose de plus petit.
Je vous la présente car les représentations de la Méduse m'ont depuis toujours intéressé.
Une femme avec des cheveux de serpents et qui pétrifiait ceux qu'elle regardait.
C'est une des premières choses que j'ai remarquées sur l'armure des empereurs romains qui comptaient ainsi, sans doute, pétrifier leurs ennemis afin de plus facilement les trucider (les empereurs romains étaient des trucideurs émérites).
À
Saint-Pétersbourg, on devait (les autorités impériales russes, j'entends) considérer les Méduses comme des accessoires impériaux obligatoires si on voulait faire croire à tous, comme on le désirait sans aucun doute, qu'on appartenait au monde civilisé malgré le fait qu'on ne lui appartenait pas, et qu'on ne faisait que présenter les apparences du monde civilisé.
Jouer la comédie du monde civilisé.
Médusante tentative!
Une femme avec de cheveux de serpents et qui pétrifiait ceux qu'elle regardait.
Je me demande si on ne pourrait pas commencer ma psychanalyse à partir de cet intérêt inexplicable.

Quant au poli du nez de la Méduse de la photo (pas le poil, le poli), il provient sans doute de la caresse des passants (ou des touristes) qui croient ainsi conjurer le mauvais sort.

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