mercredi 31 août 2011

Changeantes frontières

Ce bâtiment circulaire à coupole est la Radcliffe Camera, une partie de la bibliothèque Bodléienne (Bodleian Library) à Oxford en Angleterre.
Nous n'avons pas pu visiter l'intérieur mais il m'a semblé détonner par son architecture néo-classique sur la majorité des autres bâtiments d'Oxford dédiés surtout au gothique.
Ce n'est pas de lui que je veux vous parler, rassurez-vous, mais des frontières changeantes de la littérature dans la définition desquelles la bibliothèque Bodléienne a joué un rôle un jour.
Dans un compte rendu de « Books » intitulé « L’avenir du livre - Littérature ou pornographie? » (ici), je trouve ce passage dont je vous prie de lire avec attention la troisième (et dernière phrase):

Les frontières du territoire littéraire sont incertaines, et constamment réévaluées. Platon bannissait de sa cité idéale les poètes, peu sensibles à la raison, qui risquaient de pervertir la jeunesse. Au XVIIe siècle, les pièces de théâtre, Shakespeare compris, étaient jugées indignes de figurer dans les rayons de la Bodleian Library d’Oxford.

À un moment donné le théâtre de Shakespeare ne faisait pas partie de la littérature alors qu'aujourd'hui il en constitue un des centres rayonnants, et pas seulement de la littérature anglaise ou anglophone mais de la littérature universelle.
J'imagine que ses sonnets en faisaient partie.
Qu'est-ce qui en fera partie que nous jugeons non littéraire aujourd'hui ?
Et qu'est-ce qui en sera exclu que nous considérons comme littéraire aujourd'hui ?
En être ou ne pas en être, voilà la question.


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