samedi 2 juillet 2011

Peu à peu le masque devient le visage

La question ne se pose pas: on ne peut avoir la même vision du monde quand on habite le même quartier et qu'on joue avec les orphelins de Strawberry Fields -quand on est pauvre donc- et quand on habite le Dakota Building à New York avec, comme voisins, quelques-uns des plus riches habitants de New York, voire des États-Unis, et quand on rencontre presque tous les jours sur les plateaux de télévision les invités des émissions de variétés, dont les politiciens (dans le sens français, c'est-à-dire uniquement péjoratif, du mot) et autres membres du monde du spectacle et du divertissement.
On ne peut toujours avoir un visage de bois et un couteau entre les dents avec les gens qu'on rencontre tous les jours et avec lesquels on parle tous les jours.
Les discours se modèrent et déteignent les uns sur les autres.
«
Peu à peu le masque devient le visage», faisait dire Marguerite Yourcenar à l'empereur Hadrien de son roman.
On détestait les exploiteurs et on se prend à sourire à Reagan, l'ami (et le modèle) de Thatcher.
On est alors très loin d'«Imagine» (page en anglais au bout de ce lien; paroles en anglais et traduction en français ici).
Voici le point de départ et le point d'arrivée de la vie de John Lennon (ou est-ce l'inverse?):

L'entrée de l'orphelinat de Strawberry Fields à Liverpool

Le Dakota Building à Manhattan

L'article de Slate.fr est ici.

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