dimanche 17 juillet 2011

La première fleur

De retour d'un bref séjour à Québec (vous en entendrez sûrement parler ici et ailleurs -je vous tiendrai au courant- au cours des jours et des semaines qui viennent), par une soirée digne de la canicule, je suis tombé à la télé sur un fascinant documentaire qui portait sur la fleur dont vous voyez le dessin ci-dessus, « archaefructus » de son nom latin (elle n'a pas de nom français ou de nom dans aucune autre langue moderne, je crois).
Ce dessin est évidemment une reconstitution faite à partir d'un fossile découvert en Chine du nord (origine de toutes les fleurs ou presque, disait-on) et qui datait de 120 millions d'années, de l'époque des dinosaures.
Le voici:

Cette fleur serait la première fleur.
Je ne sais pas si c'est l'ancêtre de toutes les fleurs et si les différents familles de fleurs ont trouvé indépendamment d'elle et à des dates plus récentes la recette de la floraison mais en tous cas c'est la première que l'on découvre datant d'une époque aussi lointaine.
Étamines et pistils sont éloignés les uns des autres car la fleur n'avait pas encore élaboré la stratégie visuelle, tactile et olfactive qu'on voit ses descendantes ou ses héritières appliquer de nos jours pour attirer les insectes et leur présenter leurs organes sexuels afin d'utiliser leurs services et se reproduire.
Une pensée qui m'est venue: le monde n'est pas né parfait et définitif comme le croient ceux qui croient en la création du monde par un dieu ou dans l'« Intelligent Design* »
; le monde évolue, progresse et régresse selon les circonstances car, par plus qu'il n'est né parfait, il ne se dirige vers la perfection.
Il vit.
Et nous vivons comme lui.
Comme tous les êtres qui le composent.
Et nous sommes, comme lui, promis à la mort afin que nos expériences et nos composantes puissent servir à d'autres êtres dans une spirale discontinue et infinie.
Le monde est une danse, non un projet, et sa beauté réside dans la diversité et l'inutilité du va-et -vient de ses pas.

Il ne nous reste qu'à composer les poèmes et les romans qui sont la musique de cette danse infinie.

* Cette croyance est si stupide quand on voit comment les choses évoluent que je préfère la laisser dans la langue où elle a été inventée: sa stupidité apparaît ainsi dans toute sa gloire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, le créationnisme est une théorie qui ne va pas même dans le sens des mythes qui reposent sur la métamorphose et la mutation, l' exhortation à se renouveler, et pourtant, je connais encore des professeurs d' histoire qui l' enseignent!

Jack a dit…

Étonnant! Même aux États-Unis (je dis «même» car comme pays religieux, à part les pays musulmans, on fait difficilement pire (mieux?) que les USA) la Cour Suprême a interdit que cette théorie soit introduite dans les programmes scolaires. Des professeurs d'histoire, dites-vous?

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