mercredi 6 avril 2011

La culturonomie

Peut-être n'avez-vous pas entendu parler de cette nouvelle science, la culturonomie, née du projet de bibliothèque numérique universelle de Google.

On peut étudier quantitativement la culture comme on peut étudier l'évolution en biologie », proclame le chercheur en psychologie Jean-Baptiste Michel, qui est à l'origine de cette initiative – et de cette nouvelle science. Plus précisément, il s'agit d'étudier les changements des « sensibilités culturelles », depuis l'invention de l'imprimerie, comme on traque les modifications d'un gène ou d'un phénotype.

Et comment étudie-t-on cette évolution de la culture? En détectant «l'évolution de mots et des concepts, en fonction de la fréquence de leur utilisation depuis l’orée du XVIème siècle jusqu’à 2008 (inclus !), en anglais, français, allemand, russe, espagnol, chinois – et hébreu.»
Le problème principal provient du fait que la signification des mots change avec les siècles, voire avec les décennies, voire même avec les années.
Si on étudie seulement l'évolution de la fréquence d'utilisation des mots on n'a aucune idée de ce que signifie cette fréquence au point de vue de la signification.
Grave problème dont la solution sera difficile à trouver.
C'est peut-être la raison pour laquelle le billet de «Books» a ce titre d'apparence anglaise, «Culturonomics».
C'est, selon moi*, pour établir un parallèle avec les «Reaganomics» des années 80 où les «Reaganomics» étaient à la science économique ce que les «Culturonomics» seraient à une science de la culture.

De la frime si vous me permettez cette expression.
Disons de la fraude puisque ce mot «consone» (néologisme créé à partir de «consonance») avec pertinence avec l'autre.

Peut-être, plus profondément cette culturonomie est-elle une autre forme de cette peste dont parlait Freud.
Cette peste dont les Étasuniens infectent tout ce qu'ils touchent plutôt qu'ils n'en sont infectés, comme le croyait Freud.
On dirait que les autres nationalités se mettent maintenant à l'expansion des diverses formes de cette peste.
Résultat de l'expansion d'une plus fondamentale peste?
(Le billet est ici).

* P
eut-être suis-je trop intelligent, peut-être ce Montesquiou -qui est l'auteur du billet- ne désirait-il qu'employer avec délices un mot à consonance anglaise comme le fait un grand nombre de ses compatriotes.

2 commentaires:

orfeenix a dit…

On peut aussi étudier l' étude de la culturonomie...

Jack a dit…

Emboîtements infinis! Voir ce que dit Beauvoir dans un billet ultérieur.

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