dimanche 24 avril 2011

Évêques et rois

Crédits photo: Arthur Edwards/AP

Aux Puritains et autres Presbytériens d'Écosse et d'Angleterre qui voulaient abolir la hiérarchie dans les Églises chrétiennes et, en particulier, dans l'Église d'Angleterre, le roi Jacques I répondait « No bishop, no king » (« Pas d'évêque, pas de roi »).
La photo ci-dessus me semble parfaitement illustrer cette parole: il y a une reine et combien d'évêques ou archevêques?
(Il ne faut pas non plus compter pour rien la présence des gardes « beefeaters* » -en rouge et or ici- dans le maintien des rois et des reines).
Ce que la réponse de Jacques I révélait en vérité, c'est que les évêques (et autres dignitaires religieux dans toutes les religions, mollahs, ayatollahs, bonzes, etc.) sont les remparts des rois.
Pas vraiment les remparts des rois comme les rois et reines d'Angleterre et autres royaumes de l'ancien empire britannique, qui ne sont pas en réalité des rois parce qu'ils ne possèdent pas en fait la souveraineté.
Ce sont des comédiens du pouvoir royal, et un acteur ou une actrice étoile a le même genre de pouvoir qu'eux -parfois plus important-, le temps de sa célébrité.
Non ces évêques et autres dignitaires sont les remparts des vrais monarques, des dictateurs qui ne pourraient pas conserver la moindre parcelle de pouvoir s'ils ne les avaient pas autour d'eux, les religieux, mais aussi ces « dignitaires» économiques, sociaux, etc. », les « évêques » d'aujourd'hui.

C'est le secret du pouvoir des «rois» et autres dictateurs -grands ou petits- que révélait Jacques I.
Peut-être pourrait-on réécrire ainsi ce qu'il disait pour l'adapter à notre temps: « Pas d'âmes damnées, pas de dictateurs ».
D'« évêques » à « âmes damnées », quelle ironique évolution!
Peut-être pas si fausse si l'on considère l'étymologie du mot « évêque », du grec « épiskopos », titre de l'envoyé des empereurs romains auprès des gouverneurs de province pour surveiller, espionner ceux-ci, car « épiskopos » signifie « celui qui surveille », « celui qui espionne » au nom du monarque. « Épiskopos » a également donné le mot « espion » en français. « Évêque », « espion » : même origine étymologique, même fonction !

* Page en anglais au bout de ce lien.

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