samedi 12 février 2011

Vérité et fiction

Dans une interview du Monde (ici), à la question «Quel est, selon vous, le rôle d'un écrivain aujourd'hui?», Haruki Murakami répond:

Écrire de bons livres. Cela fait des milliers d'années que des conteurs ou des romanciers racontent des histoires. Elles ont pour but d'aider les gens à trouver un sens, à structurer leur esprit. On vit dans un monde chaotique, violent. Pour survivre, il faut essayer de se donner des valeurs repères. Autrefois, à l'âge des cavernes, il y avait un conteur qui racontait des histoires et l'auditoire était emporté ailleurs et peut-être amené à réfléchir, à conserver l'espoir que le jour allait bientôt venir. Je pense toujours aux profondes ténèbres qui nous entourent quand j'écris un roman. Bref, je crois au pouvoir des bonnes histoires. Une fiction peut aider à révéler une parcelle de vérité.

Une parcelle de vérité, voilà ce que pourrait révéler une fiction.
Mais «qu'est-ce que la vérité?», demandait le préfet Pilate.

2 commentaires:

orfeenix a dit…

c' est un bel oxymore!Il est sûr que l' idée de vérité , abstraite, une,indivisible ne tient pas dans un roman,mais au détour d' une émotion artistique, d ' un aperçu de l' auteur entre les lignes,d' une symbolique, par la fonction cathartique et notre curiosité,des recoins du monde et de notre monde intérieur sont mis en lumière!

Jack a dit…

Mis en lumière ou créé(s).
La fiction, selon moi, comme le regard, est davantage créatrice que révélatrice de la vérité.
Mais j'aimerais beaucoup qu'on examine les relations entre création et révélation.
Fiat lux, et lux fit.

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