samedi 26 février 2011

Malheureuse Iphigénie

Journée calme aujourd'hui dans ce blogue: c'est la représentation d'« Iphigénie en Tauride » de Gluck par le « Metropolitan Opera en direct et en haute définition » au cinéma.
Je vais vous présenter ce matin l'aria « Ô malheureuse Iphigénie » par Mireille Delunsch accompagnée par Les Musiciens du Louvre sous la direction de Marc Minkowski.
Les paroles de l'aria se trouvent sous la vidéo (je vous présente aussi les paroles que chante le chœur des prêtresses).


IPHIGÉNIE
Ô malheureuse Iphigénie!
Ta famille est anéantie!
Vous n'avez plus de rois, je n'ai plus de parents,
Mêlez vos cris plaintifs à mes gémissements!
Vous n'avez plus de rois, etc.
O malheureuse Iphigénie!
Ta famille est anéantie! etc.

CHŒUR DES PRÊTRESSES
Mêlons nos cris plaintifs à ses gémissements!

IPHIGÉNIE
Vous n'avez plus de rois, je n'ai plus de parents.

CHŒUR DES PRÊTRESSES
Nous n'avions d'espérance, hélas! que dans Oreste!
Nous avons tout perdu, nul espoir ne nous reste!

IPHIGÉNIE
Honorez avec moi ce héros qui n'est plus!
Du moins qu'aux mânes de mon frère
Les derniers devoirs soient rendus!
Apportez-moi la coupe funéraire;
Offrons à cette ombre si chère
Les froids honneurs qui lui sont dûs.

On apporte la coupe et l'on commence les cérémonies funèbres

CHŒUR DES PRÊTRESSES
Contemplez ces tristes apprêts,
Mânes sacrés, ombre plaintive,
Que nos larmes, que nos regrets,
Pénètrent l'infernale rive.

IPHIGÉNIE
Ô mon frère, daignez entendre
Les accents de ma douleur;
Que les regrets de ta sœur
Jusqu'à toi puissent descendre.

P.S. Lire l'excellente critique de Denise Pelletier ici.

4 commentaires:

orfeenix a dit…

Cette tragédie d'Euripide est une de mes préférée car elle atteste qu une bonne tragédie antique peut avoir un heureux dénouement.Je ne connaissais pas l' adaptation musicale qui grâce à votre extrait me semble très fidèle.Vous qui êtes un libre penseur, ne trouvez - vous pas que la tragédie a creusé le lit de la soumission chrétienne aux forces celestes?

Jack a dit…

Le lit existait déjà depuis des millénaires je crois.
Et les forces célestes ne sont toujours que des métaphores des forces intérieures qui nous tiennent sous leur esclavage jusqu'à ce que nous y «advenions», ce qui est un long et difficile processus, toujours à recommencer.

Jack a dit…

Et, peut-être, la tragédie a-t-elle contribué à libérer les humains des dieux.
Quand j'étais jeune j'ai eu la chance d'entendre un prédicateur du nom de Louis Évely (plus de renseignements sur lui ici:
http://www.louisevely.com/biographie01.php3).
J'ai entendu ce prédicateur dire un jour: «Quand on commence à trouver Dieu moins bon qu'on le serait à sa place, on est à deux doigts de l'incroyance».
En montrant l'injustice, la désinvolture et l'insouciance des dieux à l'égard des humains, peut-être la tragédie a-t-elle semé beaucoup plus de révoltes à l'égard de la religion que de soumissions.

orfeenix a dit…

Merci pour cette réponse qui m' apprend beaucoup.

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