lundi 10 janvier 2011

La mutilation de la vie de tous

Des paragraphes très intéressants dans cette chronique d'abonnés du «Monde» (la chronique complète est ici) à propos des exigences de virginité féminine, du port de la burqa, et du confinement.
Les voici:

[S]i l’on considère que le but de toutes les « normes » sexuelles, c’est de nier le droit féminin au plaisir sexuel et à l’orgasme, qui serait l’apanage des hommes, bien de choses s’éclairent.
L’association « virginité avant le mariage/fidélité après le mariage » constitue une garantie de l’inexpérience sexuelle de la femme, et de son incapacité à faire des comparaisons qui risqueraient d’être peu flatteuses : comment se plaindre de l’absence de ce dont on ignore la possibilité et l’existence ? Quelle meilleure garantie, pour les hommes aux performances modestes, que le fait que leur femme s’imaginera que c’est ce qu’on peut faire de mieux ?
[...]
[E]n préférant l’inexpérience sexuelle féminine aux plaisirs plus risqués, mais plus riches de l’expérience sexuelle féminine, l’homme ampute aussi sa propre sexualité, préférant la sécurité à l’exploration et l'innovation : plutôt la burqa que le Kama-Soutra.
Lutter contre les limitations imposées à la sexualité féminine, c’est aussi lutter pour une sexualité masculine moins frileuse : la burqa n'est que la manifestation extrême de la peur que les femmes inspirent aux hommes, et sa disparition traduirait davantage l'émancipation sexuelle de l'homme qui l'impose que celle de la femme qui la subit.

C'est pour camoufler leur incapacité que les hommes imposent la virginité, la burqa ainsi que toute contrainte sexuelle aux femmes.

Et c'est ainsi qu'ils s'enferment eux-mêmes, et les sociétés dans lesquelles ils vivent, dans une vie mutilée.

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