jeudi 23 décembre 2010

Le rictus innombrable de la mer

Lors de la mort récente de Jacqueline de Romilly (dont j'ai parlé ici, je rappelle que ce billet date de 2010), on a rappelé, entre autres œuvres, cette sorte de mémoires qu'elle avait intitulés « Le Sourire innombrable » s'inspirant, disait-elle, du vers d'Eschyle dans « Prométhée enchaîné » :

Le sourire innombrable de la vague marine


(À mon époque on le traduisait plutôt comme « le sourire innombrable de la mer », et le vers me semble ainsi plus beau, plus mystérieux, puisque c'est au lecteur de comprendre (peut-être mais ce n'est pas obligatoire comme toujours en poésie) que ce sourire innombrable c'est le mouvement infini des vagues qui le crée).
Les récentes tempêtes et marées hautes sur les bords de la péninsule gaspésienne, suscitant d'innombrables et gigantesques vagues destructrices, ont permis de prendre conscience que si la mer en Grèce sourit inlassablement, ici, dans les mers du Nord, elle exhibe un rictus innombrable et des crocs cruels et destructeurs.
Elle est le vengeur de la Terre, que nous rendons peu à peu inhabitable !

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