jeudi 17 juin 2010

Déploration de la disparition et de l'oubli des peuples d'Amérique

C'est le monument de François-Xavier Garneau dans le parc de l'Hôtel du Parlement du Québec près de la Grande Allée à Québec.
François-Xavier Garneau est l'écrivain qui inventé le Québec, en écrivant son «Histoire du Canada*», à la suite du jugement du gouverneur britannique, Lord Durham, selon lequel le peuple francophone du Canada (c'est-à-dire les futurs Québécois) était «un peuple sans littérature et sans histoire» et qu'il valait mieux s'en débarrasser en l'anglicisant.
C'était l'inauguration de l'opération génocide qui dure toujours.
Lord Durham faisait comme si les Anglophones du Canada ne constituaient pas un peuple séparé du peuple anglais et leur attribuait la littérature et l'histoire de ce dernier et il faisait comme si les Francophones n'avaient jamais appartenu au peuple français afin de leur enlever la littérature et l'histoire qu'ils avaient partagées avec les Français tant que la Nouvelle-France n'avait pas été conquise par l'Angleterre.
Mais les loups ont toujours des arguments spécieux pour tuer et dévorer les agneaux.
François-Xavier Garneau, dont c'était l'anniversaire de naissance il y a quelques jours, allait montrer par la rédaction de son «Histoire» que le peuple québécois, depuis sa fondation, avait une histoire, et qu'il avait une littérature, la propre «Histoire» de Garneau en étant l'exemple.
Je parlerai de cette œuvre fondatrice de diverses façons dans ce blogue.
Je voudrais aujourd'hui citer quelques vers de l'écrivain où il déplorait la disparition des Amérindiens et l'oubli dans lequel leur vie était plongée.
Dans un autre billet je citerai un paragraphe de l'«Histoire» où Garneau explicite le sentiment qu'il y a sous les vers.
Voici les vers:

[...]

Tous ces preux descendus dans la tombe éternelle
Dorment partout sous ces guérets

[...]

Mais personne ne vient sur cette grande tombe
Payer son tribut de regret.
Un peuple de guerriers sous le destin succombe;
Pourquoi? qu'avait-il donc fait?
Chacun l'oublie; on dirait que coupable
Il mérite de rentrer au néant.


En déplorant la disparition et l'oubli des Amérindiens, Garneau pense aussi à la disparition et à l'oubli des Francophones d'Amérique, imminents au moment où il rédige ces vers car il n'a pas encore écrit son «Histoire» et les forces du génocide ne rencontrent encore aucun obstacle.

* Le texte de l'ouvrage en quatre tomes de Garneau est ici.

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