jeudi 18 février 2010

Souvent l'araignée varie

Je vous ai déjà présenté, ou du moins fait voir, cette énorme araignée de Louise Bourgeois sur l'esplanade du Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa (ici).
Cette sculpture s'intitule « Maman ».
L'angle de cette photo -qui fait voir l'araignée devant la cathédrale catholique de la capitale du Canada- semble plein d'enseignements à un anticlérical comme moi.
Je ne sais pas si le photographe (ce n'est pas moi et il y a si longtemps que j'ai recueilli cette photo que je suis incapable de vous en révéler l'auteur: j'attends qu'il se manifeste pour réparer mon oubli) a bien saisi la signification que pouvait prendre, pour des esprits mal tournés comme le mien (comme le vôtre?), le rapprochement du bâtiment et de la sculpture.
Victor Hugo ne verrait peut-être pas la même chose que vous et moi dans ce rapprochement.

J'aime l'araignée
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait;

Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens;

Parce qu'elles sont prises dans leur œuvre;
Ô sort ! fatals nœuds!
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;

Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...

Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh! plaignez le mal!

Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,

Pour peu qu'on leur jette un œil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent: Amour!

Mais la photo prise d'un autre angle est peut-être aussi significative (voyez l'araignée avec le bâtiment du Musée derrière elle):

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