vendredi 31 décembre 2010

Température du 31 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du granit
11e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français

Granit

De grâce, pas plus de 52 semaines!

C'est la photo de mon écran aujourd'hui (cliquez-la pour mieux la voir).
Je voulais vous faire voir que nous quittons une année de 53 semaines.
C'est, selon moi, une des raisons pour lesquelles tout y a été si moche.
Je souhaite que l'année qui vient dans quelques heures (pour moi comme pour tous les habitants d'Amérique) nous sera favorable à vous et à moi et qu'elle ne comptera pas plus que 52 semaines, nous ne pouvons pas en souffrir davantage.

L'œuf de la divine autruche

Les animaux aussi ont leur Noël, à ce qu'il semble.
Celle-ci croit peut-être tenir enfin dans son bec l'œuf dont sortira la divine autruche censée descendre sur la Terre pour le salut du monde.
Toutes les religions semblent se ressembler.

Zébrures

Espérons que la nouvelle années nous permettra de conserver nos zébrures (puisque nous sommes des zèbres, n'est-ce pas?)

Imprimante culinaire

On y arrive: on imprimera bientôt des mets en utilisant des «encres culinaires» pré-préparées et une imprimante spéciale.
Après les réflexions scientifiques sur la gastronomie et la cuisine moléculaires, il fallait s'y attendre.
C'est tout à fait une autre civilisation et j'avoue ne pas savoir qu'en penser.
(Est-ce un héritage de la révolution de Gutenberg ou un effet de la révolution informatique?)
Plus de liberté pour les consommateurs ou uniformisation universelle des mets -les chefs les plus habiles imposant leurs recettes à tous.
Raffinement de la nourriture ou malbouffe universelle.
Sans doute, comme d'habitude, le meilleur et le pire.
C'est le destin de l'humanité.
(L'article original est ici).

jeudi 30 décembre 2010

Température du 30 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du fléau
10e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français

Fléau

Neiges II: des chats castillans

Crédit photo: E. Alonso/Reuters

Et ces chats castillans, que pensent-ils de la neige étrangement tombée sur l'Espagne ?
Ils y sont si peu habitués qu'ils tentent de s'asseoir là où les pneus de voitures l'ont fait un peu fondre.
Leur sentiment n'est pas celui du chat de Maurice Carême :



                                   IL A NEIGÉ

Il a neigé dans l'aube rose,
Si doucement neigé
Que le chaton noir croit rêver
C'est à peine s'il ose
Marcher.

Il a neigé dans l'aube rose,
Si doucement neigé
Que les choses
Semblent avoir changé.

Et le chaton noir n'ose ;
S'aventurer dans le verger
Se sentant soudain étranger
À cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.

mercredi 29 décembre 2010

Température du 29 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du salpêtre
9e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français


Salpêtre

Oui, je sais, cela ressemble
à autre chose qu'à du salpêtre.


Sablier

J'ai trouvé ce feu vert en forme de sablier très design ici : il est de Thanva Tivawong.
Il s'appelle « sand glass
».
Mais en réalité le feu vert on ne le voit qu'un instant, on n'a pas besoin de le contempler pour passer le temps.
Alors que le feu rouge, oui.
Cette forme de sablier aiderait à passer le temps de l'attente, toujours un peu pénible aux feux rouges (du moins pour moi).
Les feux verts n'en ont pas besoin.
On aurait mieux fait de nous présenter le projet de feu rouge (oui je l'ai agrandi) :

 

Neiges I

Crédit photo: L. Neal/AFP

Si ces petits éléments ronds qui servent à former le sourire, le nez et les yeux de ce bonhomme de neige du Parc Saint-James à Londres étaient des pièces de monnaie, cette photo en dirait beaucoup sur l'hiver.
(Je crois que ce sont plutôt des biscuits ou de petites galettes commerciales).
Ce que cette photo dirait c'est que l'hiver est froid et coûteux, comme nous le savons depuis des siècles au Québec et comme le monde entier l'apprend en ce mois de décembre 2010.
Coûteux car les investissements pour survivre et maintenir en état de marche maisons, voitures, routes, aéroports et voies navigables le sont.
À cause des changements climatiques dus à la pollution, cet hiver et ses coûts se répandront sur le monde au cours des mois et des années qui viennent. Rapidement!
Ce billet constitue le premier d'une série intitulée «Neiges» -série qui convient fort bien à un blogue québécois (je me demande pourquoi je n'y avais pas encore pensé).

Réverbère à Via della Conciliazione

Un réverbère ce matin.
Il est à gauche, juste à l'entrée de la Via della Conciliazione (page en anglais au bout de ce lien).
Oui, au centre c'est la coupole célèbre de Saint-Pierre de Rome.
Cette voie -la Via della Conciliazione- a été construite par les fascistes de Mussolini vers 1936, après la signature des Accords du Latran qui faisaient du Vatican un état indépendant (c'est la «conciliation» dont il est question dans la «conciliazione» du nom de la «via»).
Il y a des pins magnifiques à droite.
Hors de la photo, à droite également, le Mausolée d'Hadrien, profané et transformé en château Saint-Ange par les papes.

mardi 28 décembre 2010

Température du 28 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du fumier
8e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français


Fumier

Nouvelles courbatures

Une partie de la fatigue dont je parlais dans le billet précédent provient de l'excitation d'avoir fait une partie de mon «cardio» (exercice aérobique) sur ce vélo stationnaire Keiser dont vous voyez la photo ci-dessus.
Les nouveaux appareils permettent de découvrir de nouveaux muscles grâce à d'inouïes nouvelles courbatures qu'ils infligent quand on les utilise avec trop d'enthousiasme.

Pour faire une omelette?

Entraînement au gym un peu difficile ce matin après les relatifs excès de Noël (relatifs parce qu'à mon âge, les excès ne peuvent pas être très grands) et cela m'a un peu vidé l'esprit et paralysé les doigts.
Je vous présente donc, dans la série «urinoirs», ces urinoirs en forme d'œufs cassés, qui semblent se trouver à l'extérieur, ce qui serait impensable au Québec.
En réalité je ne sais où ils se trouvent mais comme ils sont originaux (en particulier le plus près de nous, qui déborde presque avec son gros jaune, voire son blanc) je vous les présente en espérant que vous saurez m'indiquer où ils se trouvent.
Appel à visiteuses et à visiteurs.

Célébrité

Dans le fond de la photo il y a «Les Noces de Cana» de Paul Véronèse.
La foule n'est pas venue dans cette salle du Louvre pour voir ce tableau, même si quelques-unes des personnes présentes jettent un œil sur lui.
Ce que la plupart d'entre elles regardent c'est ce qu'il y a devant «Les Noces de Cana», «la Joconde» de Léonard de Vinci.
C'est ce tableau qu'il faut avoir vu pour le mentionner auprès de ses connaissances et amis.
Ne pas l'avoir vu serait cause de déceptions.
Qui se soucie de Paul Véronèse et de ses œuvres?
J'ai pris cette photo spécialement pour vous le faire voir.

lundi 27 décembre 2010

Température du 27 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi









Jour de l'humus
7e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français


Extermination

On attribuait jusqu'à tout récemment la disparition des humains de Néandertal au fait qu'ils ne s'étaient pas adaptés, pour leur alimentation, à de présumées nouvelles conditions et avaient continué à se nourrir exclusivement de viande crue, ce qui avait amené leur disparition devant la raréfaction des sources de nourriture carnée.
À cause de changements climatiques la population des troupeaux de bêtes sauvages comestibles se serait réduite ou les troupeaux auraient migré vers des climats plus favorables.
On découvre maintenant que les humains de Néandertal, comme les humains de notre espèce, faisaient cuire leurs aliments (ce n'était donc pas les sauvages carnivores -et condamnables- qu'on croyait) et qu'ils consommaient des végétaux.
Peu à peu toutes les hypothèses qu'on avance pour expliquer leur disparition sont infirmées.
Elle continueront de l'être.
Jusqu'à ce qu'on découvre l'horrible vérité qu'on peut d'ores et déjà pressentir: nos ancêtres de l'espèce «homo sapiens» ont inauguré sur les humains de Néandertal ce qui est devenu leur acte le plus habituel, le meurtre collectif, le génocide.
On découvrira que les humains de notre espèce ont exterminé les humains de Néandertal comme ils ont continué à exterminer des races et des nations tout au long de l'histoire et comme ils continuent de le faire sous nos yeux à l'heure actuelle.
Étendant même leur fureur génocidaire aux espèces animales, et à toute forme de vie sur la Terre, y compris la leur.
(L'article original est ici).

Brûler les calories

«Adam et Ève» de Fernando Botero
dans un jardin de Monaco

Cet article de Slate.fr (ici) pourrait être utile en Occident en ces temps dits « des Fêtes » (mais ce n'est pas la fête dans les aéroports ou sur les routes d'un grand nombre des pays occidentaux qui n'ont pas ce qu'il faut pour combattre les tempêtes et la neige et le froid et le givre).
Il énumère, par ordre décroissant d'efficacité, les dix activités physiques qui brûlent le plus de calories.
Je vous les livre comme elles y sont énumérées :


1 Le ski de fond: de 1 125 à 545 calories à l'heure;
2 Le cyclisme: de 850 à 580 calories à l'heure;
3 La course à pied: 850 calories à l'heure;
4 Le saut à la corde: 815 à 680 calories à l'heure;
5 La boxe: 815 à 515 calories à l'heure;
6 Le rameur: 650 à 580 calories à l'heure;
7 Le squash: 820 calories à l'heure;
8 La natation: 680 à 545 calories à l'heure;
9 L'escalade: 750 à 540 calories à l'heure;
10 Le rugby: 715 à 681 calories à l'heure.

dimanche 26 décembre 2010

Température du 26 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi









Jour de la lave
6e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français

Lave

L'ombre maléfique

Cette caricature a été publiée dans le Courrier international (ici).
L'ombre de l'avocat qui vient présenter à Julian Assange une assignation à comparaître pour des accusations suédoises bidons est celle de l'«Oncle Sam», un «oncle Sam» qui a le visage maléfiques des diables soviétiques et communistes pendant la Guerre froide.
On peut y voir la détérioration de l'image des États-Unis dans tous les esprits.
Et cette image n'est pas due à des opérations de propagande des états dictatoriaux contre le pays symbole de la démocratie mais à la détérioration manifeste de la démocratie aux États-Unis mêmes depuis les dernières décennies.
Surtout depuis la domination de Dick Cheney (le véritable maître dans l'ombre du retardé mental Bush).

Refusez d'obéir

En tombant sur cette manchette hier, j'ai tout de suite trouvé la réponse: l'ennemi le plus mortel de l'homme?
C'est évidemment l'homme.
Quel animal, quelle catastrophe naturelle, quelle chose tue plus d'humains que l'homme lui-même?
L'article de Slate.fr (ici) dit que c'est le moustique, mais les auteurs n'ont pas vraiment réfléchi.
Le pire meurtrier de l'homme, c'est l'homme.
Pas seulement, parmi les humains (mais en sont-ils?), les dictateurs et ceux qui leur obéissent mais ceux qui sont démocratiquement élus (apparemment) et ceux qui leur obéissent.
Voici «Le Déserteur» de Boris Vian que nous devrions tous chanter quand on nous ordonne de participer à une guerre illégale (comme la Guerre d'Irak, par exemple), nous éviterions ainsi d'être nos pires ennemis:



Le déserteur

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

Élégie

«Érato» de Jose Clara Ayats, sculpteur catalan

C'est calme (et froid mais c'est habituel au Québec et nous avons tout ce qu'il faut pour le combattre victorieusement, ce froid) le lendemain de Noël quand on ne se prépare pas à se précipiter dans les magasins pour échanger les cadeaux qui nous déplaisent ou acquérir à bas prix ceux qu'on désirait avant Noël.
Ce matin, dans ce calme, j'ai entendu une interprétation de l'«Élégie» de Jules Massenet et je l'ai trouvée si belle que je n'ai eu de cesse de vous la présenter.
J'en ai trouvé une excellente interprétation sur Youtube par Marian Anderson, accompagnée à l'alto par William Primrose et au piano par Franz Rupp (page en anglais au bout de ce lien).
La voici (ainsi que les paroles originales françaises de l'«Élégie»):


Élégie

Ô doux printemps d'autrefois, vertes saisons,
vous avez fui pour toujours!
Je ne vois plus le ciel bleu;
je n'entends plus les chants joyeux des oiseaux!
En emportant mon bonheur,
ô bien-aimé tu t'en es allé!
Et c'est en vain que revient le printemps!
Oui, sans retour.
Avec toi le gai soleil,
les jours riants sont partis!
Comme en mon cœur tout est sombre et glacé!
Tout est flétri!
Pour toujours!


samedi 25 décembre 2010

Température du 25 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du chien
5e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français

Chien

Der kleine Trommelmann/L'Enfant au tambour

 
Voici, tel que promis (ici) , l'interprétation du chant «The Little Drummer Boy» en allemand par Marlène Dietrich (en allemand il s'intitule «Der kleine Trommelmann» et, en français, «L'Enfant au tambour») :




Der kleine Trommelmann

Hört ihr Leute...parampampampam
Kommt alle her geschwindt...parampampampam
Zum neuen Königskind...parampampampam
Bringt ihm das Beste all...parampampampam
rampampampam rampampampam
Lauf auch Du zum Stall...parampampampam
Kleiner Trommelmann


Lieber König...parampampampam
In kalter Winternacht...parampampampam
Hab´ Euch nichts mitgebracht...parampampampam
Nicht Gold und Edelstein...parampampampam
rampampampam rampampampam
Nur mein Lied allein...parampampampam
Hört mich doch an


Und er spielte...parampampampam
Der kleine Trommelmann...parampampampam
Das Christkind sah ihn an...parampampampam
Und lachte ihm dann zu...parampampampam
rampampampam rampampampam
Spiel nur weiter Du...parampampampam
Kleiner Trommelmann

parampampampam
rampampampam

Voici le texte français:
L'Enfant au tambour

Sur la route
Pa Ram Pam Pam Pam
Petit tambour s'en va
Pa Ram Pam Pam Pam
Il sent son cœur qui bat
Pa Ram Pam Pam Pam
Au rythme de ses pas !
Pa Ram Pam Pam Pam
Ram Pam Pam Pam
Ram Pam Pam Pam
Ô ! petit enfant
Pa Ram Pam Pam Pam
Où vas-tu ?


Hier, mon père
Pa Ram Pam Pam Pam
A suivi le tambour
Pa Ram Pam Pam Pam
Le tambour des soldats
Pa Ram Pam Pam Pam
Ram Pam Pam Pam
Ram Pam Pam Pam


Là, je veux donner pour son retour
Mon tambour
Tous les anges
Pa Ram Pam Pam Pam
Ont pris leurs beaux tambours
Pa Ram Pam Pam Pam
Et ont dit à l'enfant
Pa Ram Pam Pam Pam
Ton père est de retour !
Pa Ram Pam Pam Pam
Ram Pam Pam Pam
Ram Pam Pam Pam
Et l'enfant s'éveille
Pa Ram Pam Pam Pam
Sur son tambour.
J'ajoute la vidéo de Nana Mouskouri afin que vous puissiez entendre ce qui rend la chanson si touchante :

Joyeux Noël dans plusieurs langues et trois alphabeths

Mon billet du 25 décembre de l'année dernière me semble si réussi que je le réitère cette année.
Donc:


Heureux Noël à tous!

Et pourquoi ne pas magnifier (à nouveau) la diversité culturelle que je souhaite tant pour notre planète?

Kellemes karácsonyi ünnpeket!
God Jul!
Buon Natale!
Feliz Navidad!
Merry Christmas!
Καλά Χριστούγεννα
Bon Nadal!
Craciun Fericit!
Frohe Weihnachten!
عيد ميلاد مجيد!


vendredi 24 décembre 2010

Température du 24 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du soufre
4e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français

Cristal de soufre

Noël nouvelet

Ce sont des photos de la rosace et des colonnes peintes de la Sainte-Chapelle que nous avons prises lors de notre dernier séjour à Paris, fin-septembre début-octobre derniers.
Je vous les présente parce que rosace et colonnes sont magnifiques et parce qu'en m'éveillant ce matin (une heure avant de me lever et, donc, à demi-endormi) j'ai entendu le chant de Noël médiéval «Noël nouvelet» qui date de la même époque (ou un peu plus tard) que la
Sainte-Chapelle.
J'ai cherché à retrouver le chant sur la Toile, après m'être levé, par l'interprète à la douce voix qui l'a chanté dans mon oreille endormie et, donc, émerveillée.
Hélas, cette interprétation n'y est pas.
J'ai remarqué que sur Youtube «Noël nouvelet» était le plus souvent chanté -en français- par des interprètes anglophones, plus précisément anglais, et très bien chanté.
J'ai à nouveau saisi que l'Angleterre était le conservatoire de la France médiévale et d'avant la Révolution (la France de la Nouvelle-France donc, puisque c'est cette France-là qui nous a fondé, qui a fondé notre pays, nous, Québécois).
Je me suis aperçu à nouveau que l'anglais était très près du français médiéval, le français du chant, puisque c'est à ce français médiéval que l'anglais doit la majorité de son vocabulaire et, peut-être, sa prononciation ainsi que plusieurs éléments de sa syntaxe qui l'éloignent de ses cousines germaniques.
J'ai déjà écrit que l'anglais était du français médiéval (je n'exagérais qu'un peu)
La Révolution a coupé (vraiment radicalement) les Français de cette France-là mais pas l'Angleterre ni les Anglais (ni nous, Québécois, parce que nous n'avons pas connu la Révolution).
C'est donc avec plaisir que j'ai choisi de vous présenter «Noël nouvelet» (et ses paroles) par un chœur de Britanniques, «The King's Singers» (site officiel en anglais, ici), dont l'interprétation, à n'en pas douter, est plus près de celle des Français du Moyen Âge, qui l'ont composé et interprété pour la première fois, que ne le serait celle des Français post-révolutionnaires.



Noël nouvelet

Noël nouvelet! Noël chantons icy ;
Dévotes gens rendons à Dieu merci ;
Chantons Noël pour le Roi nouvelet ;
Noël nouvelet! Noël chantons icy !

En Bethléem Marie et Joseph vy
L'asne et le bœuf l'Enfant couché parmy;
La crèche était au lieu d'un bercelet.
Noël nouvelet! Noël chantons icy !

L'estoile vint qui la nuict esclaircy
Et la vy bien d'où j'étois departy
En Bethléem les trois roys conduisaient.
Noël nouvelet! Noël chantons icy !

L'un portrait l'or et l'autre myrrhe aussi
Et l'autre encens que faisait bon senty :
Le paradis semblait le jardinet.
Noël nouvelet! Noël chantons icy !
Noël nouvelet! Noël chantons icy !

En douze jours fut Noël accomply ;
Par cinq vers sera mon chant finy
Par chaque jour j'en ai fait un couplet.
Noël nouvelet! Noël chantons icy !

Les mots

Un instrument puissant et qui utilise les mots, et dont je n'ai pas encore parlé.
Google, on le sait, a numérisé des millions de livres dans toutes les langues écrites ou à peu près (voir ici).
À partir de cette base on a pu constituer une banque de 500 milliards de mots (cette banque ne peut que grossir).
En faisant des recherches dans cette banque de mots (et de noms) selon certains critères, grâce à un logiciel appelé Google N-grams (page en anglais au bout de ce lien), on peut déterminer certains mouvements et certains courants historiques (pensées, idéologies, science, littérature, arts, etc.)
On a pu constater par exemple l'absence des noms des scientifiques ou artistes juifs dans les livres allemands pendant toute la période nazie, alors qu'ils continuaient d'apparaître dans les livres écrits dans d'autres langues.
On a pu observer l'évolution des formes grammaticales dans une langue ou dans une autre.
Peut-être pourra-t-on étudier l'évolution du sentiment poétique en étudiant le vocabulaire de la poésie selon les époques, ou l'imbrication des langues en étudiant la présence de termes d'une langue dans une autre (ou dans d'autres) selon les époques.
Les possibilités de recherches sont infinies.
Car les mots sont la pensée, sont le sentiment, sont l'idéologie.

Car le mot c'est le Verbe, et le Verbe, c'est Dieu.

jeudi 23 décembre 2010

Température du 23 décembre à Saguenay

Matin-------------------------------------Après-midi










Jour du bitume
3e jour
du mois de nivôse
dans le calendrier républicain français

Bitume

Le rictus innombrable de la mer

Lors de la mort récente de Jacqueline de Romilly (dont j'ai parlé ici, je rappelle que ce billet date de 2010), on a rappelé, entre autres œuvres, cette sorte de mémoires qu'elle avait intitulés « Le Sourire innombrable » s'inspirant, disait-elle, du vers d'Eschyle dans « Prométhée enchaîné » :

Le sourire innombrable de la vague marine


(À mon époque on le traduisait plutôt comme « le sourire innombrable de la mer », et le vers me semble ainsi plus beau, plus mystérieux, puisque c'est au lecteur de comprendre (peut-être mais ce n'est pas obligatoire comme toujours en poésie) que ce sourire innombrable c'est le mouvement infini des vagues qui le crée).
Les récentes tempêtes et marées hautes sur les bords de la péninsule gaspésienne, suscitant d'innombrables et gigantesques vagues destructrices, ont permis de prendre conscience que si la mer en Grèce sourit inlassablement, ici, dans les mers du Nord, elle exhibe un rictus innombrable et des crocs cruels et destructeurs.
Elle est le vengeur de la Terre, que nous rendons peu à peu inhabitable !