samedi 31 octobre 2009

Température du 31 octobre à Saguenay

Matin--------------------------------------------Après-midi

A(H1N1)

Ce sont deux sphères obtenues au moyen du pointeur «Grippe A(H1N1)» dans Tag Galaxy il y a quelques minutes.
C'est ma petite contribution à l'hystérie générale.

Même cuit, le fraudeur peut encore être cru

Trois fraudeurs nord-américains:
un Étasunien, un Canadien et un Québécois
auxquels s'applique le quatrain d'Alphonse Allais*

Le châtiment de la cuisson appliqué aux imposteurs

Chaque fois que les gens découvrent son mensonge,


Le châtiment lui vient, par la colère accru.

«Je suis cuit, je suis cuit !» gémit-il comme en

songe.



Le menteur n'est jamais cru.

* J'aurais pu mettre des politiciens, des chefs religieux, tous également menteurs et imposteurs tant qu'il sont. Ce sera pour une autre fois.

Les sociétés fabriquent le corps des humains pour l'acculturer

J'ai acheté ce numéro de Sciences et Avenir il y a deux semaines -non pas pour apprendre ce qu'était le fonctionnement de la recherche universitaire (et, donc, scientifique car c'est ainsi) au Québec car je le sais- mais pour vérifier si les renseignements qui y étaient donnés étaient exacts.
Ils le sont, surtout quand les auteurs des articles sur le sujet insistent sur le fait que le Québec est extrêmement ouvert à l'égard des chercheurs étrangers (en particulier francophones) et quand les chercheurs d'origine françaises qu'ils interrogent leur rapportent que la recherche scientifique n'est pas, au Québec, aux mains de mandarins jaloux qui monopolisent la gloire et l'argent.
Mais ce qui m'a davantage intéressé, c'est le texte qui entourait ce portrait de Fayoum, l'un des six cents portraits funéraires antiques (2e et 3e siècles après Jésus-Christ) que l'on a découverts dans cette région égyptienne située près d'Alexandrie (j'en ai déjà présenté d'autres exemplaires dans ce blogue, ici):

Le texte qui entourait la belle dame, hélas défunte, qui y est représentée est le compte rendu d'un ouvrage collectif intitulé «100 000 Ans de beauté», publié sous la direction d'Élizabeth Azoulay (en 5 volumes) chez Gallimard (et paru le 8 octobre dernier; voyez ci-dessous la photo du volume portant sur l'Antiquité*).
La beauté dont il s'agit est celle du corps humain et l'ouvrage parle des traitements que donnent les sociétés aux corps des hommes et des femmes afin de les acculturer, de le rendre conformes à l'idée qu'elles se font d'un corps humain, à l'idée qu'elles se font de l'«humanité» de ces corps, puisque l'«humanité» des humains, -aussi bien au point de vue du corps qu'au point de vue de l'esprit-, ne leur est pas donnée par la nature mais par la société qui les accueille à la sortie du ventre de leur mère.
Cette citation de Georges Vigarello vous donnera une idée de la profondeur du sujet:

Toutes les modalités du façonnage [du corps] - nourriture, regard, pétrissage, manipulations, scarifications, peintures, contraintes anatomiques, ornementations - différencient et spécifient les groupes et les civilisations. Le corps n'est jamais «nature», on doit le «fabriquer» par quantité de gestes spécifiques à chaque culture qui le rendent définitivement acceptable, sociable, définitivement humain.


* Les autres tomes portent sur la Préhistoire, l'Âge classique, la Modernité, le Futur.

vendredi 30 octobre 2009

Température du 30 octobre à Saguenay

Matin--------------------------------------------Après-midi

«Books» sur le Coran

Voici le texte de présentation de ce numéro du magazine «Books».
Ce numéro
a quelque chose à voir avec la pensée de la note précédente.

L'islam à l'épreuve du texte : «Books» rassemble autour de cette question les articles de grands confrères. Ainsi dans «The Atlantic» Toby Lester explique-t-il combien la découverte au Yémen en 1972 d'un «tombeau de papier» recelant un millier de différents manuscrits sur le Coran est venue heurter la croyance selon laquelle le texte est la parole de Dieu dictée depuis le ciel et de ce fait immuable.
Or le Coran tout comme la Bible a son histoire. Et une certaine «obscurité littéraire» des manuscrits si elle était portée à la connaissance des croyants leur rendrait acceptable l'hypothèse d'une origine humaine.
«Un cinquième du texte est tout simplement incompréhensible», résume un spécialiste de paléographie coranique. Le journaliste rappelle par ailleurs que les critiques de l'islam sont le plus souvent pratiquants. Pas de visée antireligieuse, donc, pour ces réformistes qui ne souhaitent relire le Coran que pour le rendre plus «fécond». Qui n'a pas de vision d'ensemble sur le sujet trouvera ici une impeccable synthèse.
Tant qu'on croira les livres dictés par Dieu, rien ne pourra progresser dans l'histoire humaine.
D'autant plus que (voir la colonne ci-contre):

Si Dieu existe, c'est un sacrilège et un crime que de lui attribuer des paroles, pensées, volontés, commandements et désirs humains comme le font les religions soi-disant «révélées» et même les autres.


De la religion mais pas d'esprit. De l'esprit mais pas de religion.

Cette pensée d'Abu-l-Ala al-Maari (en arabe, أبو العلاء المع) est l'une des traductions possibles de vers de ce grand poète syrien. L'une des autres traductions est celle-ci :

Les habitants de la terre se divisent en deux,
Ceux qui ont de l'esprit mais pas de religion,
Et ceux qui ont de la religion mais pas d'esprit.

 Je tire cette pensée d'un excellent article de la section «Livres» du Nouvel Observateur électronique intitulé «L'Islam contre ses démons» (cliquez sur le titre pour y être) dont je présenterai certains éléments dans une ou des notes ultérieures.

Des œuvres et de leurs auteurs

(Cliquez l'image pour mieux lire le texte)

Il est ironique qu'un évènement aussi heureux que la publication de «Candide» ait coïncidé avec la malheureuse défaite des Plaines d'Abraham (la nouvelle à propos du 250e anniversaire de la publication se trouve ici).
Il est vrai que c'est dans «Candide» aussi que Voltaire parle des «
quelques arpents de neige vers le Canada» que se disputent l'Angleterre et la France.
Il préférait pour sa part investir son argent dans les compagnies négrières responsables de la traite des Noirs.
Leurs œuvres valent toujours mieux que les humains qui les ont produites.
Quant à la Bibliothèque publique de New York, je ne puis vous en présenter qu'une photographie de la façade que je n'ai pas prise moi-même parce que la dite façade était masquée pour fins de rénovation il y a deux semaines.
Mais je dois tout de même vous présenter cette façade, avec un de ses lions et ses colonnes corinthiennes.



Voici quelques-unes des dernières lignes -très révélatrices- de «Candide» (dont vous trouverez le texte complet ici). La scène se passe à Constantinople:

Il y avait dans le voisinage un derviche très fameux, qui passait pour le meilleur philosophe de la Turquie; ils allèrent le consulter; Pangloss porta la parole, et lui dit : « Maître, nous venons vous prier de nous dire pourquoi un aussi étrange animal que l'homme a été formé.


- De quoi te mêles-tu ? dit le derviche, est-ce là ton affaire? - Mais, mon Révérend Père, dit Candide, il y a horriblement de mal sur la terre. - Qu'importe, dit le derviche, qu'il y ait du mal ou du bien ? Quand Sa Hautesse envoie un vaisseau en Égypte, s'embarrasse-t-elle si les souris qui sont dans le vaisseau sont à leur aise ou non -? - Que faut-il donc faire? dit Pangloss. - Te taire, dit le derviche. - Je me flattais, dit Pangloss, de raisonner un peu avec vous des effets et des causes, du meilleur des mondes possibles, de l'origine du mal, de la nature de l'âme et de l'harmonie préétablie». Le derviche, à ces mots, leur ferma la porte au nez. 


Pendant cette conversation, la nouvelle s'était répandue qu'on venait d'étrangler à Constantinople deux vizirs du banc et le muphti, et qu'on avait empalé plusieurs de leurs amis. Cette catastrophe faisait partout un grand bruit pendant quelques heures. Pangloss, Candide et Martin, en retournant à la petite métairie, rencontrèrent un bon vieillard qui prenait le frais à sa porte sous un berceau d'orangers. Pangloss, qui était aussi curieux que raisonneur, lui demanda comment se nommait le muphti qu'on venait d'étrangler. « Je n'en sais rien, répondit le bonhomme, et je n'ai jamais su le nom d'aucun muphti ni d'aucun vizir. J'ignore absolument l'aventure dont vous me parlez; je présume qu'en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement, et qu'ils le méritent; mais je ne m'informe jamais de ce qu'on fait à Constantinople; je me contente d'y envoyer vendre les fruits du jardin que je cultive».
Je voudrais simplement souligner cette phrase: «[J]e présume qu'en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement, et qu'ils le méritent» et vous dire combien l'étranglement du muphti, malgré moi, me comble d'aise.
Et pour éviter qu'on ne m'accuse de racisme ou autre horreur, je dirais que l'évocation de l'étranglement d'un curé ou d'un pasteur, voire d'un «preacher» évangéliste (oserais-je un rabbin?) provoquerait chez moi le même état.

La quantité rachète la taille

Animal miniature (un petit hippopotame, je crois, mais on voit aussi un petit phoque et sa mère à droite) qui s'accroche à un câble sculpté sur le rebord de la Fontaine de la Paix (page en anglais au bout de ce lien) de la cathédrale épiscopalienne «mammouth», Saint-John-the-Divine à New York.
Il fallait photographier cette miniature exceptionnelle dans cette ville «mammouth» (c'est mon nouveau mot pour «obèse») où il est impossible de compter les éléments géants (aussi bien architecturaux que biologiques*) tant il y a pléthore.
Il y a d'autres sculptures miniatures de même origine à cette adresse (): il y en a tant que, en l'occurrence, la quantité (énorme) rachète la taille (négligeable), si vous me permettez l'expression.
On ne peut échapper à la démesure, toujours présente sous diverses formes, parfois inattendues.


* À Central Park quelqu'un s'est tout à coup écrié que «même les rouges-gorges étaient obèses».

jeudi 29 octobre 2009

Température du 29 octobre à Saguenay

Matin--------------------------------------------Après-midi

Le Châle de Sabine et Sarah Bernhardt

Dans ce numéro de Géo Histoire dont je vous ai parlé hier (), parmi les chefs-d'œuvre présentés il y a, outre l'Aphrodite dite « Vénus de Milo », ce (maintenant) moins célèbre châle qui servit de linceul à Sabine, une patricienne d'Égypte sous l'Empire byzantin (6e siècle).
Il est illustré de trois scènes de la mythologie grecque, étonnantes dans un empire officiellement chrétien.
À gauche Artémis triomphe d'un lion ; en bas Persée, monté sur Pégase, le cheval ailé, vainc le dragon pour délivrer Andromède; à droite, Apollon voit Daphné se transformer en laurier-rose pour lui échapper.
J'ai grossi pour vous ces deux dernières illustrations (il manque certains éléments à celle qui met Artémis en scène).
Voici Persée sur Pégase * (la légende de Persée et d'Andromède plaisait beaucoup à mon fils quand il était petit) :

Et voici
Daphné qui échappe à Apollon (elle lui tend un crucifix, irruption (on pense) irréaliste du christianisme ici mais en réalité pleine de sens, le christianisme n'étant qu'une autre mythologie grecque) :

Mais ce qui m'intéresse surtout dans la page consacrée à ce châle c'est une photo de Sarah Bernhardt vêtue du costume qu'elle portait lors de la représentation de la pièce « Théodora » (je n'ai pas de lien qui donne des informations sur la pièce) de Victorien Sardou, costume dont elle avait exigé qu'il reproduise quelques-uns des motifs du châle de Sabine.
Sarah Bernhardt qui reste, pour moi, idolâtre, un des modèles (avec Réjane) de la Berma dans « À la recherche du temps perdu », celle qui savait dire de manière sublime les vers de Racine (surtout dans Phèdre) sans les gesticulations superflues, presque hystériques, qu'y mettaient les interprètes moins douées qu'elle.
Voici cette photo qui plaira aussi, je crois, à ceux qui s'intéressent au théâtre:

La grande comédienne est toute figée
(il fallait à l'époque (1884 ou 1902)
qu'elle
ne bouge pas pendant de longues
minutes pour que la photo soit bonne
).
Voyez ses pieds qui dépassent
la
marche sur laquelle ils sont posés.


Et voici l'affiche « Art nouveau » de la « Théodora » de Victorien Sardou:
* Certains évoquent plutôt la légende de Bellérophon et de la Chimère mais je préfère celle de Persée.

Vous me plûtes, bel œil

Il y a longtemps que je ne vous avais présenté un œil.
En voici un dont les iridescences sont spéciales, n'est-ce pas?
Par ailleurs, j'avais ce poème d'Alphonse Allais où l'on se moque du subjonctif (oui, tous ceux que vous allez lire existent) qui attendait depuis très longtemps de vous être présenté.
On y parle de «voir» et de l'amour qui naît de cette vision.
Le prétexte est trouvé.
Voilà l'œil en haut, et voici le poème qui l'accompagne. Ce n'est pas un poème lyrique, il ne saurait faire couler une seule larme de l'œil qu'il accompagne, ni de l'un des vôtres:

Complainte amoureuse

Oui dès l'instant que je vous vis

Beauté féroce, vous me plûtes

De l'amour qu'en vos yeux je pris

Sur-le-champ vous vous aperçûtes

Ah ! Fallait-il que je vous visse

Fallait-il que vous me plussiez

Qu'ingénument je vous le disse

Qu'avec orgueil vous vous tussiez

Fallait-il que je vous aimasse

Que vous me désespérassiez

Et qu'enfin je m'opiniâtrasse

Et que je vous idolâtrasse

Pour que vous m'assassinassiez

Un saint à imiter?


Que dites-vous de cette description de celui que nous connaissons surtout sous le nom de saint Louis et de la présomption qu'il ne serait pas canonisé aujourd'hui ?

Louis IX aurait peu de chance d’être canonisé. Il passerait au contraire pour un intégriste, vu son intolérance. En vrac : chasse aux Juifs, extermination des Cathares et autres hérétiques, condamnation des prostituées, des femmes adultères, des homosexuels, bref, de tous ceux qui ne sont pas comme lui… Confit en dévotion, certes, mais fort dépensier quand il s’agit de lui-même ou de ses proches. L’occasion de découvrir ce mythique personnage sous un autre jour, nettement moins flatteur*.

Une autre question : pourquoi a-t-il été canonisé, étant donné tout cela, par les chefs d'une religion prétendument d'amour ?
La réponse se trouve sans doute dans la reproduction de la miniature médiévale ci-dessus. Voyez-le, ce roi, prosterné devant le type portant le gâteau de noce sur la tête et qui ressemble à une version visage découvert de l'empereur Palpatine de la Guerre des étoiles.
Ce type c'est le pape et c'est la soumission du naïf (et meurtrier) capétien qui lui a valu la récompense terrestre de la canonisation.
Et cette Église présentait et présente les saints comme des exemples à imiter et à suivre par les fidèles.
On voit que ce saint a beaucoup de disciples dans l'Église actuelle, jusque dans ses plus hauts rangs.

* Cette description et cette présomption proviennent de la revue Historia dont un numéro sera consacré à ce roi.

mercredi 28 octobre 2009

Température du 28 octobre à Saguenay

Matin-----------------------------------------------Après-midi

Une Aphrodite, alias Vénus de Milo

C'est la page couverture du numéro de Géo Histoire consacré au Louvre et à « Un tour du monde en 50 chefs-d'œuvre » du musée.
Je n'en extrais (pour le moment car c'est partie remise pour quelques autres) que la photo d'un seul chef-d'œuvre, celle de cette Aphrodite connue, à cause de la « latinophilie » du 19e siècle, sous le nom erroné de « Vénus de Milo » (combien de chefs-d'œuvre grecs ont vu leur nom véritable camouflé sous un nom latin à cause de l'ignorance de ceux qui les ont « découverts » ou plutôt subtilisés (pour ne pas employer un terme plus fort) ?).
Je vous présente cette Aphrodite à cause de son nez manifestement grec et de ses petits seins, grecs eux aussi.

Contrairement à plusieurs (dit-on), j'aimerais beaucoup qu'elle ait ses bras.

Autres arts du corps

J'ai parlé hier (ici) d'art du corps, celui qui sculpte le corps grâce à la malbouffe (mais je crois aussi bien grâce à la «bonne bouffe» (si vous me permettez cette rupture de registre de langue), si celle-ci est avalée de façon maladive), c'est l'obésité (ou la maigreur extrême).
J'ai parlé aussi de cet autre art du corps -qui est aussi un genre de sculpture-, la musculation*.
Je viens d'être mis en présence d'une autre forme de cet art du corps, le «
piercing» et cette autre forme m'a conduit à celle du tatouage, qui s'apparente, quant à lui, à la peinture, une peinture du corps.
Le maquillage appartiendrait aussi à cette forme d'art du corps qu'est le tatouage.
(Décidément il suffit d'y penser pour que les formes d'art se multiplient).
Je ne sais pas à quoi apparenter le «piercing» mais dans certains cas il est spectaculaire, voyez cet homme de 78 ans -John Lynch- dont j'ai emprunté (ici) la photo à Zigonet (il rehausse l'art du «piercing» de quelques couleurs):


* Bien sûr le ballet est aussi un «art du corps», disons du mouvement du corps, comme l'art de l'acrobate (qui utilise des instruments pour s'accomplir).

Moins de martyrs que de bourreaux

Une citation très révélatrice tirée du livre dont vous voyez la page couverture ci-dessus.
Elle montre comment l'Église chrétienne (dans toutes ses variétés), plutôt que de répandre la parole d'amour qu'elle prétend vouloir répandre, cherche plutôt à étendre sa domination sur les esprits, faire taire (par tous les moyens) les voix dissidentes et accroître les pouvoirs et les richesses de sa nomenklatura à elle, un peu comme les partis marxistes totalitaires (et les nazis aussi bien) le faisaient de manière si évidente au 20e siècle (et le font dans les pays qu'ils tiennent encore dans leurs griffes).


Le christianisme a réussi à propager l'idée qu'il était une religion d'amour. Un amour tourné vers les pauvres et les déshérités, un amour payé du sang des martyrs. Une double prétention que son histoire n'a pas vraiment confirmée. [...]
Il faut incontestablement distinguer l'Église dans son action pastorale ou individuelle (où des hommes et des femmes admirables se sont donnés corps et âme à la cause de Jésus en se vouant à ceux que la société rejetait) et son activité institutionnelle où elle a été, de tout temps, en tous lieux, l'alliée de toutes les monarchies, de toutes les tyrannies, de toutes les dictatures. L'Église a béni pêle-mêle les Croisades, l'esclavagisme, les pogroms [contre les Juifs] du Moyen Âge, l'Inquisition, la conquête de l'Amérique du Sud, le génocide des Indiens d'Amérique du Nord, toutes les guerres impérialistes, la colonisation, sans parler de la dernière guerre mondiale où sa lâcheté si ce n'est sa connivence avec les régimes fascistes et nazis demeure une tache «
que toute l'eau de la mer ne saurait effacer », pour paraphraser Lautréamont...   

En 1982, dans « L'Affaire Jésus* », Henri Guillemin avait eu cette phrase encore plus cinglante venant d'un chrétien convaincu : « L'histoire nous apprend sinistrement que l'Église suscita moins de martyrs que de bourreaux ». 

 De là la suspicion que les membres de la nomenklatura chrétienne (papes, cardinaux, archevêques, évêques, pasteurs, preachers, etc.) ont toujours entretenue à l'égard de ceux qui semblaient vouloir appliquer la loi d'amour du prétendu fondateur de l'Église chrétienne, François d'Assise et les mystiques, par exemple Jean de Dieu, Thérèse d'Avila, etc., et les persécutions qu'ils ont exercées à leur égard tant qu'ils ont été vivants (après leur mort on pouvait détourner leur message au profit de la nomenklatura).

*

mardi 27 octobre 2009

Température du 27 octobre à Saguenay

Matin-----------------------------------------------Après-midi

Pauvre «petite» planète?

Je vous ai déjà présenté cette photo ().
Si l'on en fait une analyse plus approfondie on découvrira les résultats qu'atteindra à plus ou moins long terme l'ambition capitaliste effrénée de McDonald.
Voyez ce qu'on obtient en détachant le ventre rond de ce consommateur de Big Mac et autre nourriture «céleste»: la Terre elle-même, notre bien-aimée planète, défigurée, marquée par l'infamie (et pour obtenir cette forme parfaite pour la Terre, il faut juste retravailler un peu le ventre détaché dans un logiciel approprié, le «surnourrir» en quelque sorte):


Langue québécoise et langue française?

(Cliquez la publicité pour être conduit
sur le site d'Infovox iVox)

Que dit cette publicité à propos de la différence entre le français et le québécois, alors qu'aucune distinction n'est faite entre le britannique, l'australien ou l'étasunien, voire le canadien ? ou entre le castillan (l'espagnol d'Espagne) et le mexicain ou l'argentin ?
(mais si vous allez voir sur le site (clic) vous verrez que quelques-unes de ces distinctions y sont faites. Ouf !)
Écoutez la voix québécoise (clic : le site parle, contrairement à la publicité, de français canadien, comme si cela pouvait exister : ce serait le français parlé avec un accent anglais, j'imagine) et une des voix françaises (autre clic).
Des différences flagrantes ?

Chiens, humains et empreinte carbone

Vous ne le saviez pas, n'est-ce pas, quel grand sacrifice vous alliez devoir faire si vous êtes un réel apôtre de la lutte au changement climatique? Lisez l'article de Slate.fr (ici) pour en savoir toute la profondeur.
Je me demande si les auteurs de l'étude ont eu l'idée de faire également une enquête sur l'empreinte carbone d'un être humain à différents âges de la vie, bébé, adolescent, jeune homme, trentagénaire, quinquagénaire, etc.
On saurait alors quelle tranche d'âge supprimer (dans le respect de l'environnement, cela va sans dire).
On pourrait étendre l'étude aux groupes d'humains (nations, races, accros à telle ou telle musique ou activité) et se débarrasser du groupe (de plusieurs s'il le faut) dont l'empreinte carbone est la plus forte.
Pour le salut de la Terre, quel sacrifice ne ferait-on pas?
Avez-vous déjà entendu parler de «Modeste Proposition» de Jonathan Swift?
Quelle œuvre prophétique!

La crise vient à bout de la malbouffe (en Islande seulement, hélas!)

Comme dit Sally, la petite sœur de Charlie Brown dans Peanuts, «C'est ma nouvelle philosophie, il y a toujours de grandiosement bons côtés aux crises économiques».
Ici la grandiosement bonne nouvelle est que, grâce au départ de McDonald de leur île, les Islandais vivront plus longtemps, et en santé (cliquez sur l'image ci-dessus pour être conduit à la page de Libération.fr dont la nouvelle origine).

Beau ventre rond McDonald
(pourrait-on dire «ballon de mort» comme ?)
De la sculpture sur corps, nouvelle forme de l'art
que pratiquent autrement les adeptes
de la musculation (difformes eux aussi).

Une Fête musicale de l'obésité

Cette photo ne rend pas justice à la
taille actuelle -bien plus forte- de
Johan Botha

À propos de la projection en direct au cinéma de l'Aïda de Verdi du Metropolitan Opera samedi dernier (dont Denise Pelletier sur son blogue (ici) parle avec beaucoup de pertinence), quelqu'un près de moi (j'imagine qu'il avait aussi des douleurs dans le cou étant donné la rangée où nous avons été obligés de nous asseoir) évoquait la représentation d'Aïda dans les Thermes de Caracalla à Rome où il y avait des éléphants.
Il y avait des chevaux dans celle du Metropolitan mais, si l'on est un peu méchant, on pourrait dire qu'il y avait aussi des éléphants, mais humains, en la personne des trois premiers rôles de l'opéra.
Voyez Johan Botha ci-dessus (page en anglais au bout de ce lien) et je ne présente pas les interprètes féminines, j'aurais l'impression d'être sexiste.
On croyait assister, en plus d'à une fête du théâtre musical et vocal, à une fête de l'obésité.

Statue significative et silence étonnant

Je viens de passer à travers cette foule, avec mes compagnes et compagnons de voyage, devant l'American Museum of Natural History, très beau avec ses colonnes ioniques.
C'est un très merveilleux dimanche après-midi d'octobre (le 11 octobre).
Cette statue, au centre, c'est la statue équestre de Theodore Roosevelt qui, né à New York, a été président des États-Unis au début du 20e siècle.
Il aimait beaucoup la guerre et appliquer la «doctrine Monroe» (agrémentée de la politique dite du «Gros Bâton*») aux pays de l'Amérique latine.
Son père compte parmi les fondateurs du musée.
Cette statue nous a frappés, mes compagnons de voyage et moi.
Roosevelt est monté sur un cheval, chaque côté du cheval, à pied, un Amérindien d'abord, à sa droite.
Voyez:

Et, à sa gauche, il y a un Noir. Voyez la statue de face (la photo n'est pas de moi car mes compagnons de voyage étaient un peu pressés et la foule leur semblait trop compacte pour être traversée à nouveau: la photo est le fruit de mes recherches sur Internet):

La statue a beau avoir été sculptée vers 1940, le fait que le Blanc soit monté sur un cheval, et que soient à pied les représentants d'autres races, celles qui ont fait l'objet de tant de persécutions et de génocides, nous amène à nous poser des questions.
Et à les réitérer, même si l'on nous dit que cet Amérindien et ce Noir sont les guides du Blanc à cheval.
Ces questions mériteraient, à mon avis, une réponse en forme de plaque explicative quelque part sur le socle de la statue.
Pourquoi n'y a-t-on pas pensé?
Les Étatsuniens n'y pensent-ils pas?
Cela frappe-t-il seulement les Étrangers (manifestement pas tous)?
Rien ne va sans dire.
On a envie de dire, devant la photo ci-dessous, voici les trois animaux que monte le Blanc, l'un, au centre, dont on voit le poitrail, et les deux autres dont on voit le visage, derrière les bottes du Blanc.


* Cette politique faisait de lui un prédécesseur direct de George W Bush. Je n'ai donc aucune sympathie pour lui. Et l'on se demande ce que Lincoln faisait dans la galère du Parti républicain.
C'était sans doute un accident.

lundi 26 octobre 2009

Température du 26 octobre à Saguenay

Matin-----------------------------------------------Après-midi

Celui qui n'est jamais amateur d'art

T. Ernest - L'amateur, 2008.
© Galerie Gabrielle Maubrie

Et on n'évoquera pas le sexisme anti-masculin, puisque les hommes méritent tout ce qu'on peut penser de plus mauvais sur eux, surtout en matière sexuelle, n'est-ce pas?