mercredi 9 septembre 2009

Écrivain et seigneur

La chose ne m'avait pas vraiment frappé lors de mon avant-dernier séjour à Saint-Jean-Port-Joli (ici surtout) mais en regardant autour de moi lors de mon dernier séjour, j'ai saisi une révérence évidente pour le dernier seigneur de cette seigneurie, Philippe Aubert de Gaspé, l'auteur du roman «Les Anciens Canadiens» dont je vous ai résumé l'histoire dans cette note.
D'abord on a (récemment) reconstruit à l'identique le manoir seigneurial, qui avait deux fois subi un incendie (la première fois par les troupes de
Wolfe en 1759, lors de la guerre de terreur qui a précédé la Conquête, et la deuxième fois au début du 20e siècle à la suite d'un accident). Voyez-le ci-haut*.
J'ai trouvé ici (il y a un historique du manoir et des seigneurs de Gaspé dans la page au bout de ce lien) une photo de celui qui avait été reconstruit après
la Conquête, avant qu'il ne brûle en 1909:

Et puis j'ai trouvé à l'
Auberge du Faubourg où, comme vous vous en doutez, nous avons l'habitude de descendre lors de nos séjours dans cette région, des sculptures grandeur nature en bronze de Philippe Aubert de Gaspé et de son héroïne Blanche d'Haberville, devant la «Galerie d'art du Domaine» qui se trouve sur le site de l'Auberge:


Le seigneur de Gaspé et son héroïne


Le seigneur

Le seigneur et son livre: l'écrivain

Blanche d'Haberville

Je ne sais pas si c'est du seigneur ou de l'écrivain dont se souviennent surtout (et qu'apprécient) les habitants de
Saint-Jean-Port-Joli qui s'intéressent à ces choses (c'est-à-dire l'histoire et la littérature) mais j'ai l'impression que c'est surtout l'écrivain qu'ils apprécient car dans son roman Philippe Aubert de Gaspé s'est beaucoup intéressé à ceux qu'il appelait «les Canadiens» (les futurs Québécois, à l'époque où ceux-ci n'avaient pas été victimes d'un vol d'identité), à leurs mœurs et à leur vie quotidienne.
C'est d'ailleurs à ces mœurs et coutumes auxquelles «
Les Anciens Canadiens» s'intéressent que les sculptures et murales sur bois du Pavillon principal de l'Auberge du Faubourg sont consacrées.
Voyez ces œuvres ci-dessous. Mais disons avant de vous présenter ces œuvres que les gens sentent instinctivement que les écrivains savent mieux ce qu'ils sont et s'intéressent davantage à leur existence, à leurs désirs, à leur être profond que les seigneurs et autres dirigeants politiques et/ou économiques qui sont en général davantage intéressés par leurs intérêts que par les humains:




Notez bien que ce que je vous présente n'est qu'une partie des murales et sculptures de l'
Auberge du Faubourg.

* Remarquez que les manoirs des seigneurs de la Nouvelle-France n'ont rien des orgueilleux châteaux ou forteresses des nobles d'Europe. Leur seigneurie ne provenait pas de la violence et de la guerre, de la rapine et du vol, mais d'une décision administrative et comportait plus de devoirs que de droits et de privilèges.
Et ne donnait droit à aucune pension ou prébende en provenance de Versailles.

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