dimanche 7 juin 2009

Un Étatsunien intelligent et informé


Aujourd'hui encore, il y a des gens qui perpétuent des formes d'intolérance, de racisme, d'antisémitisme, de xénophobie, d'homophobie, de sexisme. Cette haine rabaisse les victimes et nous diminue tous.

En entendant ces paroles prononcées par Barack Obama à Buchenwald on se gratte le crâne et on se demande si c'est bien un Étasunien qu'on entend.
C'est en tous cas un Étasunien bien spécial puisqu'il a passé une grande partie de sa vie hors des États-Unis (il est d'ailleurs né à Hawaï *, hors des États-Unis continentaux) et qu'il ne partage pas avec ses compatriotes cette croyance que le reste du monde n'est qu'une copie conforme de ce que les Étasuniens en pensent **.
Sans doute que la majorité des Étasuniens doivent eux-mêmes se demander si Obama est bien leur compatriote à le voir ainsi leur ressembler si peu : noir, intelligent, instruit, connaissant l'état du monde et de la science, ouvert à tous, dénué de tout fanatisme.

Pour moi cela est quelque chose d'incroyable, les seuls Étasuniens qui m'ont paru intelligents jusqu'à présent aux États-Unis étant des émigrants ayant passé leur enfance, leur adolescence et le début de leur maturité à l'extérieur des États-Unis et ne s'étant pas laissé absorber dans le « melting pot » infâme de leurs nouveaux compatriotes.

* Hawaï est le seul état bilingue des États-Unis: selon la constitution de cet État l'anglais et l'hawaïen sont les langues officielles. Cela est très significatif et s'ajoute massivement à l'insularité comme facteur de différence (on peut d'ailleurs noter que l'hawaïen est menacé de disparaître et qu'il subira bientôt le sort, le « linguicide », de toutes les langues originelles des États-Unis).
On pourrait dire pour résoudre le problème qui nous confronte que Barack Obama est un Hawaïen.


** Une anecdote pour illustrer cette manière de penser étasunienne: nous sommes à « World Showcase » d'EPCOT au DisneyWorld d'Orlando en Floride.
Nous dînons au restaurant du Pavillon français.
Nous demandons au serveur de nous servir la salade après le plat principal comme c'est normal et non en entrée comme on le sert partout dans les restaurants
pourtant non étasuniens de « World Showcase ».
Le serveur est tout heureux de ce retour à l'ordre normal des choses et nous révèle que c'est la direction de DisneyWorld qui a imposé aux restaurants de servir la salade en entrée partout.
Selon cette très informée direction, les Étasuniens vont croire qu'on ne sert pas de la cuisine française au restaurant français de «
World Showcase » si on ne sert pas la salade en entrée.
Pour les Étasuniens une cuisine n'est française que si elle correspond à ce que définit comme « cuisine française » le premier Étatsunien venu.

Et c'est la même chose dans tous les domaines. Aussi étrangère soit-elle, une chose n'est ce qu'elle est que si elle correspond à la définition qu'en a le premier Étasunien venu (lequel, vous vous en doutez bien, n'a pas beaucoup voyagé et ne connaît de l'étranger que ce que lui en disent son cinéma et sa télévision -nids de clichés et de niaiseries sentimentales, meurtrières ou religieuses).
Entrée du restaurant « Les Chefs de France »
à «
World Showcase »

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