mardi 12 mai 2009

L'Absence de contrôle était la règle

On apprend des choses importantes à l'exposition sur le Titanic et sur son naufrage, où nous sommes allés à Montréal le mois dernier (elle dure jusqu'au 30 juin prochain).
D'abord que le luxe ancien -du moins sur l'océan- était moins luxueux que le luxe d'aujourd'hui.
Je me sentais comme Cicéron trouvant fort austère, par rapport à sa propre villa et aux villas de ses contemporains, la villa de Scipion Émilien -dont la réputation de luxe avait pourtant été grande lors de sa construction (environ 100 ans avant la naissance de Cicéron).
Même les cabines de 1ère classe du Titanic m'ont semblé austères.
Mais ce qu'on apprend surtout c'est que, comme dans les années qui ont précédé la crise économique que nous vivons à l'heure actuelle, dans l'aventure du Titanic « l'absence de contrôle était la règle » (je reprends une manchette du journal d'hier).
Aussi bien dans le choix des matériaux ayant servi à la construction du navire, que dans les vérifications de la solidité de l'ensemble, du fonctionnement de la machinerie, de l'expérience de l'équipage, et que dans la surveillance de la mer et du trajet des icebergs, effectivement « l'absence de contrôle était la règle ».
Et c'est à la libre action d'entreprises et de compagnies comme celles qui ont construit et géré le Titanic et obéissant à cette même règle (je ne la répèterai pas mais je suis tenté) qu'on a confié, sous l'impulsion des président étasuniens les plus incompétents* de l'histoire** (de Ronald Reagan à George W Bush), le fonctionnement de l'économie mondiale.
Le libre marché. La main invisible.
C'est cela qu'on apprend à l'exposition sur le Titanic : ne jamais confier la vie des gens à des gens dont le seul souci est de faire de l'argent sans se donner trop de peine.
Au moins, un certain nombre de ces profiteurs de l'aventure du Titanic ont péri dans le naufrage.
Combien de profiteurs responsables de la crise économique que nous vivons actuellement périront ?
Hélas bien peu.

* Confortés dans leur politique par d'autres incompétents -également anglo-saxons- les économistes de l'École dite de Chicago, et par les conseillers de la première ministre britannique, Margaret Thatcher et par Margaret Thatcher elle-même et ses successeurs.
Selon ce que j'ai appris, Ronald Reagan et Margaret Thatcher (celle-ci étant encore vivante vit encore ce long naufrage) ont souffert de la maladie d'Alzheimer dans leurs dernières années : se pourrait-il que les premiers symptômes de leur maladie les aient amenés dans la voie du laissez-faire et de l'absence de contrôle, dans la voie du libre marché.
L'hypothèse mériterait étude : les idées de droite comme conséquences de la maladie d'Alzheimer.

** J'exagère: la plupart des présidents étasuniens ont été incompétents et/ou malhonnêtes, quelques exceptions étant Jefferson, Lincoln et Roosevelt (pas Theodore, Franklin).

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