samedi 21 mars 2009

« L'Homme » et ceux qui rêvassent, à Montréal

J'étais à Montréal cette semaine (2009) car ma femme et moi avions quelques expositions à voir (« Van Dongen » au Musée des Beaux-arts, « Tousignant » au Musée d'art contemporain, « Titanic » au Centre Eaton). J'en reparlerai éventuellement dans d'autres notes.
Cette absence de chez moi a causé quelques absences dans ce blogue, dont vous voudrez bien m'excuser.
En revoyant (mais de loin) sur l'Île Sainte-Hélène (ou l'Île Notre-Dame, je ne distingue pas bien l'une et l'autre) l'énorme et beau stabile d'Alexandre Calder -commandé par la compagnie « Inco » en 1967, à l'occasion de l'Exposition universelle de Montréal (Terre des Hommes)-, un stabile intitulé « L'Homme » (photo ci-haut avec la biosphère de Fuller (à gauche sur la photo) qui servait de pavillon national aux États-Unis), j'ai regretté que ce stabile soit si peu mis en valeur là où il est.
Il est en effet près du centre de Montréal mais dans un lieu qui se trouve loin de toute activité régulière de la ville, isolé dans un parc.
Je compte pour rien l'activité du Casino qui se trouve dans l'ancien Pavillon de la France (photo ci-dessous) et, je crois, dans l'ancien Pavillon du Québec (photo ci-dessous) : les gens qui fréquentent les casinos s'intéressent peu à ce qui voisine ceux-ci.
On voyait si bien le stabile au milieu de l'agitation d'Expo 67.
Cette exposition, c'est à EPCOT à Orlando en Floride que les entreprises de Disney l'ont reprise et améliorée, avec ses pavillons nationaux et ses pavillons thématiques, et intégrée dans l'immense parc d'attraction de DisneyWorld.
Tout était fait à Montréal et on a (presque) tout détruit de ce qu'on avait construit et laissé filer l'idée à Orlando.
Je crois que cela résume bien l'idéologie qui a habituellement cours à Montréal : avoir de bonnes idées et, sous les plus futiles prétextes, laisser les autres les réaliser ailleurs, chez eux, loin de Montréal.
Rêvasser! C'est l'activité favorite des « grands hommes » de Montréal *.
Heureusement le stabile est là -stable comme le dit son nom-, attendant qu'on l'entoure d'activités urbaines permanentes.
Voici le Pavillon de la France transformé en Casino.
Et voici le Pavillon du Québec, photographié en 1967. Remarquez en bas les petits wagons du monorail dont Disney a génialement repris l'idée à Orlando.



* On voit maintenant (2013) avec les commissions d'enquête (Charbonneau) et les enquêtes policières que ces rêvasseries n'étaient pas vaines, elles cherchaient les moyens d'enrichir illégalement, mafieusement, les fonctionnaires et les partis politiques, et les décideurs eux-mêmes.

2 commentaires:

orfeenix a dit…

Heureux l'homme dont les rêves conçoivent et engendrent de prodigieux monuments d'art! ce stabile vaut bien notre tour Eiffel, il m' évoque la force tranquille de l' homme qui se sait double, ombre et lumière et qui ne peut vivre que dans la complémentarité.

Jack a dit…

Belle description du stabile de Calder.

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