lundi 23 mars 2009

Inférieur(e) et étrangère/étranger dans son pays lui-même

C'était hier le 100e anniversaire de la naissance de Gabrielle Roy, ce grand écrivain (nous sommes en 2009).
Je voudrais simplement lui rendre hommage par des images et par une citation de celui de ses livres que je préfère, son autobiographie posthume, La Détresse et l'Enchantement, publiée en 1984 (cette autobiographie est suivie de très près dans mes préférences par Ces Enfants de ma vie, également autobiographiques).

Ce sont les premières phrases de ce livre que je cite parce que Gabrielle Roy, en exprimant ce qu'elle ressent, y dit bien aussi le sentiment des francophones au Canada, particulièrement de ceux qui ne sont pas Québécois.
Mais aussi de beaucoup de Québécois tant que le Québec ne sera pas indépendant du Canada et de sa majorité anglophone qui ne sait même pas qu'à cause seulement du fait qu'elle est majoritaire elle est nécessairement (comme toute majorité dans un pays donné) génocidaire à l'égard de tout ce qui n'est pas elle.
Voici la citation:

Quand donc ai-je pris conscience pour la première fois que j'étais dans mon pays, d'une espèce destinée à être traitée en inférieure ? Ce ne fut peut-être pas, malgré tout, au cours du trajet que nous avons tant de fois accompli, maman et moi, alors que nous nous engagions sur le pont Provencher au-dessus de la Rouge, laissant derrière nous notre petite ville française pour entrer dans Winnipeg, la capitale, qui jamais ne nous reçut tout à fait autrement qu'en étrangères.

Et voici la page couverture de La Détresse et l'Enchantement suivie par un magnifique portrait photographique de son auteur:

Crédit Photo: Dimédia

1 commentaire:

orfeenix a dit…

Entrer dans une autobiographie c'est accéder au double mystère de l' écriture et de la personne, se raconter est très controversé, c'est pourtant le lien du sang entre l'écriture et son auteur.

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