dimanche 1 février 2009

La Mort pour cause de rayures

Les membres du clergé ne devaient en aucun cas arborer des vêtements de deux couleurs au Moyen Âge (et même plus tard, jusqu'à la fin du 19e siècle), qu'ils soient rayés ou en damiers. Ni les fidèles, à moins d'être trisomiques, infirmes ou candidats au bûcher.
Et ce sont des conciles diocésains (approuvés ou téléguidés par les autorités centrales romaines) qui le rappellent avec insistance tout au long des siècles.
Que vient faire la religion dans le vêtement?

Voyez ce qui se passe dans l'Islam.
Au Moyen Âge et, je dirais, encore aujourd'hui, de manière moins voyante (ce mot convient bien à une note sur les rayures dans le vêtement), le christianisme est comme toutes les religions: il se mêle de ce qui ne le regarde pas.
Il se préoccupe donc des rayures, comme les autres se préoccupent de la couleur du vêtement des femmes et des voiles qui doivent leur couvrir le corps, le visage, les cheveux.
Ou des perruques qui doivent toujours couvrir leurs cheveux.
Etc.
C'est une pulsion de meurtre évidente, puisque les autorités religieuses sont toujours aux mains des hommes -dont les pulsions sont plus meurtrières que celles des femmes normales, selon moi.
Pas seulement une pulsion de meurtre.

Du meurtre réel parfois, particulièrement au Moyen Âge pour le christianisme, au moment où ceux qui se prétendaient chrétiens -rois et papes- exerçaient réellement le pouvoir.
Et meurtre réel encore à notre époque dans les pays où les religieux ont le pouvoir (Arabie saoudite, Iran, Bangladesh ou provinces nigérianes, etc.).
Voici un exemple de meurtre religieux (que les Médiévaux croyaient légal) pour cause vestimentaire au Moyen Âge que cite Michel Pastoureau dans son ouvrage «L'Étoffe du diable» qui porte sur l'histoire des rayures (et que j'ai reçu en étrenne, comme vous le savez):

[...] à Rouen, en 1310, un certain Colin d'Aurrichier, savetier, et «que l'on disait être clerc», fut condamné à mort parce qu'il était marié et qu'il «avoit esté pris en habit rayé». Dans toute la société ecclésiatique, guerre est désormais faite aux rayures, spécialement à celles qui font alterner les couleurs vives, le rouge, le vert ou le jaune, suscitant ainsi une impression de bariolé, de diversitas. Aux yeux des prélats qui légifèrent, rien ne peut être plus déshonnête.
Je crois qu'en aucun cas on ne doit confier aux croyants, aux membres du clergé ou aux esprits religieux (ceux qui imposent leurs prières personnelles à tous, par exemple, comme certains maires rétrogrades québécois), le pouvoir de faire des lois et des règles.

Voyez ces gibiers de potences,
ces sorcières à brûler sur le bûcher (ou à lapider)

que les curés, les ayatollahs et les imams aimeraient
bien attraper avec leurs doigts crochus.


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