lundi 5 janvier 2009

Hitler et Shakespeare


Rendant compte du livre Hitler’s Private Library (304 pages, Knopf) de Timothy W. Ryback, Pierre Assouline nous apprend dans son blogue () qu'Adolf Hitler avait dans sa bibliothèque les œuvres complètes (très annotées par lui) d'un auteur qu'il plaçait plus haut que Goethe et Schiller qu'en général les Germanophones considèrent comme les plus grands écrivains du monde, toutes langues confondues.
Pourtant Hitler avait, dans sa bibliothèque,

les Œuvres complètes de Shakespeare traduites en allemand en 1925 par Georg Müller, reliées en maroquin et marquées à ses initiales sur la tranche. “Être ou ne pas être” était son passage favori, et Jules César son personnage préféré. Hitler déplorait que l’Allemagne des Lumières ait donné au monde un Nathan le sage de Lessing et, d’un même mouvement, louait
Shakespeare pour lui avoir offert le personnage de Shylock et son Marchand de Venise, dont on imagine quelle lecture il fit…

Cette dilection du dictateur, champion avec Staline et Mao (ce dernier monterait sans doute sur la plus haute marche du podium), des plus grands massacres commis au 20e siècle, jetterait comme une ombre sur l'œuvre de Shakespeare si l'on ne savait pas qu'il n'y a rien dans ce qui est lu et que tout réside dans l'œil du lecteur.
La dilection de Hitler pour Shakespeare en est une preuve de plus.
Ce qui est étonnant c'est de penser que cet assassin savait lire. Mais Attila ne le savait (peut-être) pas et il aimait le sang comme ses successeurs lettrés de la suite des siècles.
Par ailleurs, les personnages de Shakespeare font parfois preuve de beaucoup d'antisémitisme et de beaucoup de francophobie.

1 commentaire:

orfeenix a dit…

En effet je me suis toujours demandé quel rapport l' art entretient avec la morale et si le beau implique forcément le bon,il est évident que cet homme mauvais possède l' intelligence du beau, serait ce qu une maladie pervertit sa nature?

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