vendredi 20 juin 2008

Yves Saint Laurent et le vêtement mondial et trans-historique


C'est le Pavillon Michal et Renata Hornstein du Musée des beaux-arts de Montréal où a lieu (jusqu'au 28 septembre prochain) l'exposition « LOVE » d'Yves Saint Laurent.
Il y a un magnifique escalier dans le hall de ce pavillon de 1912 de style beaux-arts, dont la rampe est d'inspiration « Art Nouveau ». Le voici :



Le drapeau français au centre, sur le toit, entre le drapeau québécois et le drapeau canadien, est en berne à cause de la mort récente d'Yves Saint Laurent.
Cette exposition est magnifique et il y aurait beaucoup de choses sans doute à en dire pour quelqu'un qui connaîtrait la manière dont se fait et se porte un vêtement. Ce que je ne suis pas.

Mais ce qui m'a frappé dans l'observation de ces vêtements c'est que Saint Laurent a permis au vêtement qui a hérité de lui de réunir en lui tous les pays et tous les arts, en particulier la peinture.
Yves Saint Laurent a en effet puisé son inspiration dans les vêtements non occidentaux pour créer en quelque sorte un vêtement mondial, réunissant en lui les vêtements de toutes les civilisations, et, je dirais, de tous les temps.
Il a créé un vêtement mondial et trans-historique, si je puis dire.
De telle sorte que, grâce à lui, aucun vêtement n'est plus étranger aux divers citoyens de la Terre, du moins ceux que leur religion ne ferme pas aux réalités de la Terre.

Voici quelques-uns de ses vêtements d'inspirations diverses (les photos sont empruntées à une autre exposition présente sur Internet et qui s'appelait « Voyages extraordinaires », dont tous les droits appartiennent à leurs propriétaires, et que je ne vous présente que pour des fins de connaissance).


Inspiration espagnole


Inspiration extrême-orientale (Japon et Chine)


Inspiration russe


Inspiration africaine


Naître hors du pays natal de ses parents, ou vivre longtemps dans un pays étranger (pas seulement y séjourner en touriste), est un moyen puissant pour être capable de considérer l'autre comme un autre soi et pas seulement comme un objet de curiosité avec lequel on n'a rien à voir, auquel on ne peut rien emprunter ou apporter.
Auquel on peut simplement dire « Comment peut-on être Persan ? », comme dans les Lettres persanes de Montesquieu, sans s'intéresser à la réponse.
C'est sans doute ce qui explique l'inspiration sans préjugés d'Yves Saint Laurent et ce qui semble être son ambition constante: ouvrir le vêtement -des femmes d'abord mais pas seulement- ouvrir tout le vêtement à tous les horizons.
Dans une prochaine note, je parlerai d'une autre ouverture d'Yves Saint Laurent
: son ouverture à la peinture, un aspect très présent dans « Love ».

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