lundi 7 avril 2008

Opéra et cérémonie religieuse

Je regardais autour de moi pendant la diffusion en direct -au cinéma de Jonquière en provenance du Metropolitan Opera de New York (ci-dessous)- de «La Bohème» de Puccini (voir la note que je lui consacre en cliquant ici). Je me disais que ces spectateurs avaient autant de ferveur que des fidèles assistant à une cérémonie religieuse catholique d'avant le Concile de Vatican II.
Et il y avait aussi de nombreuses analogies entre le spectacle présenté et ces cérémonies religieuses des temps anciens: il y avait la langue utilisée dans le spectacle qui était une mystérieuse (et belle: la piu bella) langue étrangère (l'italien) comme le latin jadis à la messe,
il y avait les gestes et les chants des acteurs, qui semblaient appartenir à des rites immémoriaux tellement l'histoire et les airs étaient connus par tous, etc.
Et je me disais qu'effectivement représentations d'opéra et cérémonies religieuses
sont avant tout des spectacles et que c'est sans doute parce que la qualité du spectacle s'est considérablement amoindrie (avec la présentation des messes en langues vulgaires, par exemple, la disparition des accessoires théâtraux qu'étaient les encensoirs, ciboires, ostensoirs, etc.) que ces salles de spectacles qu'étaient architecturalement et décorativement les églises se sont vidées de leurs spectateurs.
Et c'est en conservant tout cela que les maisons d'opéra ont pour leur part accru leurs fidèles (voir les photos de quelques-unes des maisons d'opéra que j'ai vues, à gauche l'Opéra de Sydney ( je désirerais la voir, je ne l'ai vue hélas qu'en photo); à droite La Scala de Milan et l'Opéra Garnier à Paris en bas): ne ressemblent-elles pas à des temples, à des églises?).

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