mercredi 20 février 2008

Castrats, hautes-contre, contreténors

(La Création de l'homme par Michel-Ange, à la Chapelle Sixtine. Cliquer pour zoomer)

Le film Farinelli (à droite Carlo Broschi, dont le nom de théâtre était Farinelli, dans un tableau de l'époque (Corrado Giaquinto)) de Gérard Corbiau m'a permis de découvrir un ensemble de chanteurs qui perpétuent dans le temps présent la tradition des castrats qui ont fait les beaux jours des opéras baroques aux 17 et 18e siècles.
Et qui ont fait aussi les beaux jours des
choeurs et chorales ecclésiastiques, dont le choeur de la Chapelle Sixtine au Vatican. Le dernier castrat du chœur de la Chapelle Sixtine -Alessandro Moreschi- est d'ailleurs décédé à Rome en 1922 seulement (il y a des enregistrements de sa voix datant de 1902).
Il m'a permis également de découvrir les opéras de Georges Frédéric Haendel, et particulièrement Rinaldo dont l'air le plus célèbre -que je veux vous faire entendre dans différentes interprétations- est Lascia ch'io pianga. En voici les paroles:


Lascia ch'io pianga
mia cruda sorte,
E che sospiri la libertà
E che sospiri,
e che sospiri la libert
à
Lascia ch'io pianga
mia cruda sorte,
E che sospiri la libert
à

Il duolo infranga
queste ritorte
de miei martiri
sol per piet
à,
de miei martiri
sol per pietà.
Lascia ch'io pianga
mia cruda sorte,
E che sospiri la libert
à
E che sospiri,
e che sospiri la libert
à
Lascia ch'io pianga
mia cruda sorte,
E che sospiri la libert
à

La première interprétation est celle du film. La voix de Farinelli est composée des voix d'un contreténor (Derek Lee Ragin) et d'une soprano colorature (Ewa Małas-Godlewska). La voici:




____________________________________________________________
Interruption
Je vais vous présenter plus tard les autres interprétations: il est 17h25 et je dois prendre l'apéro (un excellent et pas cher Pinot noir-Vin de pays d'Oc de Laroche).
_______________________________________________

_______________________________________________
Reprise
Il est maintenant 20h45. Excusez-moi de l'interruption, mais c'est aujourd'hui mon anniversaire et j'ai décidé de prendre les choses plus calmement sans toutefois faillir à mon devoir(?). Voici donc maintenant les autres interprétations que je vous avais promises de l'
aria de Haendel. Il y en a deux.
_______________________________________________

La deuxième (après celle du film) est celle de Philippe Jaroussky, une haute-contre ou un contreténor moderne. La voix est moins puissante que celle présumée d'un castrat mais plus émouvante peut-être, à cause de l'ascèse qu'on y sent:



La troisième est celle d'une grande cantatrice Angela Gheorghiu, plus rassurante puisque l'aria a été écrite pour une voix de cette tessiture et que la voix de Mme Gheorghiu ne provient pas d'un corps mutilé, si je puis dire, ou d'une voix en quelque sorte bridée:



Peut-être éventuellement parlerai-je de la castration et de son utilisation dans la fabrication de voix puissantes pouvant s'étendre sur quatre octaves pour le bénéfice de l'art.
Peut-être parlerai-je d'autres «mutilations» effectuées pour le bénéfice de l'art, dans la pratique du ballet par exemple.
Pour le moment je vous dirai q
ue la castration a été employée à cause de l'interdiction donnée aux femmes de se produire sur scène ou à l'église, interdiction immémoriale en ce qui concerne la scène et qui durait encore au 18e siècle. Je vais également vous renvoyer à l'article «Castrat» du dictionnaire de Wikipédia.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire