mercredi 13 février 2008

Boris Vian


Puisque son ami Henri Salvador est mort presque 60 ans après lui, rappelons le souvenir de Boris Vian (à droite), grand écrivain, grand parolier, grand traducteur, mort à 39 ans en 1959. C'est mon ami d'adolescence Jacques Tremblay qui me l'a fait connaître, comme il m'a fait connaître à peu près tous les compositeurs-interprètes français durant notre adolescence et après ainsi que beaucoup de compositeurs classiques (c'est l'une des personnes à l'intervention de laquelle je dois le poste de professeur de littérature que j'ai occupé à l'UQAC pendant 31 ans).
La chanson «Le Déserteur» est universellement connue. Je vais vous la présenter ci-dessous pour mémoire. Mais j'aurais aimé vous présenter une chanson moins connue «J'suis snob» qui montre l'ironie de
Vian. Je vous en présente les paroles:

J'suis snob

J'suis snob... J'suis snob
C'est vraiment l'seul défaut que j'gobe
Ça demande des mois d'turbin
C'est une vie de galérien
Mais quand je sors avec Hildegarde
C'est toujours moi qu'on r'garde

J'suis snob... Foutrement snob
Tous mes amis le sont
On est snobs et c'est bon

Chemises d'organdi, chaussures de zébu
Cravate d'Italie et méchant complet vermoulu
Un rubis au doigt... de pied, pas çui-là
Les ongles tout noirs et un tres joli p'tit mouchoir
J'vais au cinéma voir des films suédois
Et j'entre au bistro pour boire du whisky à gogo
J'ai pas mal au foie, personne fait plus ça
J'ai un ulcère, c'est moins banal et plus cher

J'suis snob... J'suis snob
J'm'appelle Patrick, mais on dit Bob
Je fais du ch'val tous les matins
Car j'ador' l'odeur du crottin
Je ne fréquente que des baronnes
Aux noms comme des trombones
J'suis snob... Excessivement snob
Et quand j'parle d'amour
C'est tout nu dans la cour

On se réunit avec les amis
Tous les vendredis, pour faire des snobisme-parties
Il y a du coca, on deteste ça
Et du camembert qu'on mange à la petite cuiller
Mon appartement est vraiment charmant
J'me chauffe au diamant,
on n'peut rien rêver d'plus fumant

J'avais la télé, mais ça m'ennuyait
Je l'ai r'tournée... d'l'aut' côté c'est passionnant

J'suis snob... J'suis snob
J'suis ravagé par ce microbe
J'ai des accidents en Jaguar
Je passe le mois d'août au plumard
C'est dans les p'tits détails comme ça
Que l'on est snob ou pas
J'suis snob... Encor plus snob que tout à l'heure
Et quand je serai mort
J'veux un suaire de chez Dior!

Et voici «Le Déserteur»:









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