mercredi 31 décembre 2008

Température du 31 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Vivre

La dernière pensée de cette année 2008.
Elle nous permettra peut-être de prendre de bonnes résolutions pour l'année 2009 et celles qui vont suivre (si elles osent la suivre).
La pensée est d'Oscar Wilde:

Vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contente d'exister.

La photo ci-dessous est celle d'Isis, la déesse égyptienne de la vie. Elle tient Horus, son fils, sur ses genoux.
C'est l'origine des représentations de la Madone et de l'Enfant.

Qu'elle vous soit favorable.

Nouvel An désynchronisé

Titre des Feux: La Tempête de la Création
Droits réservés -REUTERS/Tim Winborne (Australie)


Il n'est que 8h40 au Québec, 14h40 en Europe de l'Ouest, -où l'on est le 31 décembre 2008- et déjà les feux d'artifice (ci-dessus à Sydney) pour signaler le passage à la Nouvelle Année ont eu lieu en Océanie (où il est même 0h40, le 1er janvier 2009).
On voit bien que ce passage est une pure convention,
De l'humain tentant de mettre de l'ordre où il n'y en a aucun.

mardi 30 décembre 2008

Température du 30 décembre 2008 à Saguenay

Midi---------------------------------------Soir

Naître, vivre, mourir

La seule différence entre le siècle où vivait La Bruyère (le prétendu Grand Siècle) et le nôtre c'est que la morphine nous aide à mourir sans trop souffrir.
Ou même, parfois, que la morphine accélère notre mort, comme je l'ai observé maintes fois, afin d'abréger nos souffrances (je sais que l'euthanasie sans le nom est de pratique courante et j'espère en bénéficier quand le moment sera venu).

Si le paradis existait...

Belle idée de Jorge Luis Borges et logique venant de lui.
J'aimerais pour ma part que le paradis* (s'il existe une telle chose) soit une terrasse où l'on pourrait boire quelque chose (les serveurs seraient toujours de bonne humeur, ce qui, comme vous le voyez, est la preuve que le paradis ne peut pas exister) en regardant défiler l'infinie foule des humains (et en entendant parfois les voisins ou les voisines parler en mal de quelqu'un qui viendrait éventuellement se joindre à eux ou à elles).
Naturellement, il y aurait aussi un livre ou un journal ou un magazine dont on lirait de temps à autre un paragraphe auquel on réfléchirait un peu.
Et vous?


* Etymologiquement le mot vient du terme perse «paradeiso» rapporté par Xénophon (l'auteur grec que j'avais le plus de plaisir à traduire en version grecque) dans l'Anabase et par lequel les Perses désignaient le «jardin du Roi». Le paradis c'est donc, étymologiquement, le «jardin du roi des Perses». Ce qui n'a rien à voir avec un quelconque dieu, n'est-ce pas?

Hérédité pacifique et proscription des armes

(Cliquez l'image pour mieux lire la nouvelle)

Voilà ce qui résulte de la combinaison d'un peuple pacifique (pas de service militaire, opposition systématique à toute guerre, etc.) et de la proscription séculaire des armes pour les simples citoyens.
Restent les immigrants récents, éduqués dans des cultures différentes et dont l'acculturation se fait, hélas, sur une génération ou deux.
Les plus grandes victoires des Québécois c'est par la patience et la ruse qu'elles ont été obtenues.
Et tout cela dans une mer formée par les Anglo-Saxons, descendants ou héritiers d'une peuplade qui était, aux dires des chroniqueurs anciens, la plus meurtrière des peuplades barbares et qui, manifestement, l'est demeurée comme on le voit dans les dernières lignes de la nouvelle.

lundi 29 décembre 2008

Température du 29 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Le Balcon de Juliette à Vérone

Je ne sais pas si vous avez déjà visité le balcon dit «de Juliette» à Vérone.
En tous cas le voici ci-dessus.
Ce n'est pas la chose la plus intéressante à voir à Vérone mais puisque c'est une pure création de la littérature et que je l'ai vu, je vous le présente.
C'est une pure création de la littérature car il n'y a jamais eu de Juliette à
Vérone, ni de Roméo, ni de Montaigu, ni de Capulet.
Les personnages de la pièce de Shakespeare sont des fictions imaginées par Matteo Bandello et reprises par Shakespeare.
Devant les questions et les pressions des visiteurs et touristes anglo-saxons, les Véronais ont dû se soumettre à la littérature, à Shakespeare
et inventer ce balcon -qui n'a sans doute jamais servi à ce à quoi il sert dans «Roméo et Juliette».
Le bâtiment où il se trouve est assez ancien pour faire illusion. Mais les réparations que vous voyez sur la paroi du balcon ont surtout été faites pour masquer les graffitis dont des générations de touristes anglo-saxons (et maintenant du monde entier puisque la peste s'est répandue) l'ont maculé.
Il faut dire que le lieu est assez vulgaire, -peut-être indigne de Shakespeare et des personnages de sa pièce.
Dans la cour il y a en effet une statue dite de Juliette (photo ci-dessous) dont le sein droit brille comme de l'or car en principe tous les visiteurs doivent le toucher pour être favorisés par l'amour, et certains, plus vulgaires que d'autres, ne se gênent pas pour le frotter longuement et rire grassement avec ceux et celles qui les accompagnent.
Et partout ces graffitis (un exemple en bas) et ces messages de papiers (une photo sous celle des graffitis) accrochés dans tous les espaces libres des murs de la cour donnent l'impression de se trouver dans un collège d'enseignement secondaire ou sur un campus anglo-saxon.



























dimanche 28 décembre 2008

Température du 28 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi









La nuit dernière le verglas a cassé de longues branches du dernier des trois érables qui agrémentaient l'avant de ma propriété quand je l'ai acquise en 1976.
Certaines menaçaient de tomber sur la maison même et, peut-être, de blesser quelqu'un à l'intérieur.
J'ai dû composer le 911 qui a envoyé les services municipaux vers 4h du matin mais ceux-ci n'ont pu que libérer la rue.
J'espère qu'ils enverront quelqu'un demain pour abattre ce vieil érable vermoulu.

Mise en abyme dans un oeil

 (Cliquez l'image pour mieux voir)

Une merveilleuse photo découverte sur Flickr à cette adresse (clic): c'est la mise en abyme du photographe dans l'ambre de l'œil qu'il photographie. Elle est de «synes» (c'est un pseudonyme évidemment).
Voyez-le de plus près ce photographe photographié par lui-même dans ce qu'il photographie :


samedi 27 décembre 2008

Température du 27 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi










Température très éprouvante: pluie verglaçante sur sol enneigé, puis pluie: tout est couvert d'une épaisse couche de glace, il est impossible de déambuler et de rouler.

Quand les Russes sont les maîtres

Quelques lignes de la critique de Pierre Assouline de la présentation télé du film « Katyn » d'Andrej Wajda dont le père a été une victime du massacre perpétré par les Russes dont traite le film et qui montre comment les Russes agissent (et ont toujours agi, sous les tsars comme sous Staline et Brejnev, comme sous Poutine) quand ils sont les maîtres et quand ils sont sûrs de ne pas être vus ou quand ils sont sûrs de pouvoir attribuer le crime aux autres :


Grand sujet [que celui du film] qui fut « le « tabou de la Pologne communiste et « le mensonge de la propagande soviétique » : comment en avril 1940 Staline a fait exécuter par sa police secrète près de 22 000 officiers, médecins, personnalités, avocats, professeurs polonais d’une balle dans la nuque à Katyn, près de Smolensk, et dans les alentours d’autres villages de cette forêt russe, afin de décapiter l’armée et l’élite, tout en faisant croire à la culpabilité des Allemands. Une fois découverts, les charniers seront mis à leur [celui des Allemands] actif. Le mensonge aura la vie longue car il était impossible à la Pologne communiste de le remettre en cause, le grand frère [russe] y veillait.



(Cimetière de Katyn)

C'est la voie où, à leur tour, ont continué à s'engager les États-Unis en Irak (après avoir commencé à Hawaï (au moyen de la Dole Fruit Company), puis à Cuba au 19e siècle, puis au Viet-Nam au 20e, et j'en passe), en utilisant délibérément l'entreprise privée, très précisément la Corporation Blackwater, protégée par le vice-président Dick Cheney (voir note ultérieure).
Le vice-président Cheney est devenu, de ce fait, l'équivalent de Lavrenti Béria, l'exécuteur des basses œuvres de Staline.
Les plus forts s'engagent toujours dans les mêmes plus basses œuvres !


vendredi 26 décembre 2008

Température du 26 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Esprit fécond et positivisme

Je ne sais pas comment sont faits les annuaires téléphoniques britanniques mais, pour un esprit le moindrement fertile, les annuaires nord-américains sont pleins d'obscénités.
Il y a des numéros très suggestifs, parfois scandaleux.
De toute manière il n'y a rien dans les choses, tout est dans l'œil qui regarde, et un œil qui cherche les obscénités en crée simplement en regardant.
Comme tous les socialistes traditionnels, George Bernard Shaw était positiviste, ce qui n'est pas une qualité.

Confusion universelle

Hélas ce n'est pas seulement la vie qui est totale confusion, comme l'écrit Montherlant, mais le fonctionnement de l'univers, jusque dans ses plus petites particules atomiques et cellules biologiques.
Toutes les théories et les sciences cherchent à nous donner l'illusion qu'il y a des lois dans cette confusion, un ordre, mais ce ne seront jamais que des hypothèses provisoires, toujours à remettre en question.
Quelques pas de danse sur le volcan.

jeudi 25 décembre 2008

Température du 25 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Arbre de Noël de Moscou - le malheur russe

On avait cru qu'après la dissolution de l'Union soviétique, la Russie allait entrer dans le concert des démocraties, cesser de faire le malheur de son peuple.
Mais ce malheur semble éternel et ceux qui ont remplacé l'aristocratie et les tsars de jadis, puis les commissaires du peuple et les secrétaires généraux du Parti de naguère, -les ploutocrates et les anciens du KGB- semblent aussi égoïstes et assoiffés de pouvoir, de dictature et de sang que leurs prédécesseurs.
Le malheur russe continue (et le peuple russe en redemande puisqu'il plébiscite ceux qui l'exploitent et le tuent).
Mais le pouvoir russe doit se résigner à faire régresser moins de peuples car la plus grande partie de l'empire des tsars et de l'empire stalinien lui a échappé.
Ne lui reste à faire plonger dans les ténèbres de l'obscurantisme et de la dictature, -outre le peuple russe qui semble ataviquement masochiste-, que les peuples du Caucase, de la Sibérie,
etc.
Il faut souhaiter à ces malheureux peuples la plus hâtive possible des libérations.
L'arbre de Noël de la Place Rouge (ci-haut) n'est pas plus sympathique qu'avant même s'il est bien joli.

Température du 24 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

mercredi 24 décembre 2008

Toutes les possibles nationalités et tous les sexes possibles de Jésus

Je voulais vous présenter une peinture
de Jésus riant pour illustrer cette note
mais aucun peintre -grand ou petit-
ni aucun sculpteur n'a représenté
«Jésus riant». Ce qui est très significatif.
Je vous présente un dessin.


C'est la veille de Noël. Tout le monde (et même moi) est très occupé. Plutôt que de vous pondre un indigeste texte, j'ai puisé un texte d'humour sur Jésus, que j'ai un peu, très peu, modifié.
On pourrait l'intituler: «Différentes hypothèses sur Jésus étant donné ce qu'on rapporte de lui».


Il y a 3 preuves que Jésus était MEXICAIN :
1. Son prénom était Jésus;
2. Il était bilingue (hébreu-araméen?);
3. Il était continuellement persécuté par les autorités.

Il y a 3 preuves que Jésus était NOIR :
1. Il appelait tout le monde «mon frère».
2. Il aimait le gospel (? étymologiquement, «gospel» signifie «la parole de Dieu»).
3. Il n’a jamais pu obtenir un procès juste et équitable.

Il y a 3 preuves que Jésus était ITALIEN :
1. Il parlait avec ses mains.
2. Il buvait du vin.
3. Il travaillait dans la construction.

Il y a 3 preuves que Jésus était CALIFORNIEN :
1. Il ne se coupait jamais les cheveux.
2. Il se promenait pieds nus.
3. Il a fondé une nouvelle religion.

Il y a 3 preuves que Jésus était QUÉBÉCOIS :
1. Il ne s’est jamais marié;
2. Il racontait sans cesse des histoires incroyables;
3. Il a fait un «party» la veille de sa mort.

Mais il y a surtout les preuves indiscutables que Jésus était une FEMME :
1. À quelques minutes d’avis et sans provisions, il arrivait à nourrir une foule;
2. Il a toujours essayé d’expliquer son message aux hommes qui, même s’ils étaient pleins de bonne volonté, n’ont jamais rien compris;
3. Même une fois mort, il a dû se lever parce qu’il lui restait encore du travail à faire.

mardi 23 décembre 2008

Température du 23 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Santons célèbres

En poussant mes recherches sur les santons de Provence, je suis tombé sur quelque chose de très intéressant: des santons représentant Paul Cézanne, Frédéric Mistral et Alphonse Daudet: un peintre, deux écrivains, reliés à la Provence.
Ils sont produits par Arterra créateur santonnier.
Paul Cézanne est né et a vécu à Aix-en-Provence.
Je vous ai déjà présenté () un de ses tableaux de la Montagne Sainte-Victoire (j'en présente un autre ci-haut).
Frédéric Mistral a étudié à Aix-en-Provence mais, surtout, a écrit en provençal Mirèio, l'histoire de l'amour de Vincent et Mireille (Mirèio en provençal).
Pour son œuvre on lui a décerné le Prix Nobel de littérature en 1904. Vous voyez que le provençal est encore vivant. Mais pas assez hélas.
Quant à Alphonse Daudet, il est né en Provence et c'est l'auteur des Lettres de mon moulin , entre autres, qui se passent en Provence.
J'ai trouvé l'idée épatante.
Voici donc les trois santons, auxquels on pourra ajouter peut-être éventuellement (si les droits d'images n'appartiennent pas à des héritiers trop rapaces), Jean Giono, Marcel Pagnol, Émile Zola qui, eux aussi, sont nés en Provence.
Et même Granet qui est aussi un peintre et a donné son nom au beau musée d'art d'Aix.

Dans l'avenir le Noël des petits Santons sera aussi une fête de l'art et de la littérature, en plus d'être la fête du retour de la lumière.
Cette trouvaille des trois santons célèbres me donne d'ailleurs l'occasion de vous faire entendre un autre noël provençal que j'écoutais avec grand intérêt quand j'étais petit et qui n'a pas été pour rien dans mon désir d'aller étudier plus tard en Provence.
Il s'agit du «Noël des Petits Santons», interprété par Henri Alibert.
Ce noël était aussi interprété par Tino Rossi (que notre voisin du dessous, quand j'habitais chez mes parents rue St-Hilaire à Jonquière, imitait très habilement) mais je préférais celui d'Alibert à cause de ce drôle d'accent, d'un extrême intérêt, que le chanteur avait, l'accent de la Provence, peut-être davantage l'accent de Marseille.
Voici sa photo, puis la chanson dans une vidéo, et enfin les paroles de la chanson (je crois qu'elle n'a que des paroles françaises)






Le Noël des Petits Santons

Paroles: René Sarvil, musique: H. Ackermans, 1935


Dans une boîte en carton
Sommeillent les petits santons
Le berger, le rémouleur
Et l'Enfant Jésus rédempteur
Le Ravi qui le suit
Est toujours ravi
Les moutons
En coton
Sont serrés au fond.
Un soir alors
Parait l'étoile d'or
Et tous les petits santons
Quittent la boîte de carton

Naïvement
Dévotement
Ils vont à Dieu
Porter leurs vœux
Et leur chant
Est touchant.
Noël, joyeux Noël,
Noël joyeux de la Provence

Le berger comme autrefois
Montre le chemin aux trois Rois
Et ces Rois ont pour suivants
Des chameaux chargés de présents
Leurs manteaux
Sont très beaux
Dorés au pinceau
Et ils ont
Le menton
Noirci au charbon
De grand matin
J'ai vu passer leur train,
Ils traînaient leurs pauvres pieds
Sur les gros rochers de papiers

[Refrain]

Dans l'étable de bois blanc
Il est là le divin Enfant
Entre le bœuf au poil roux
Et le petit âne à l'œil doux
Et l'enfant
Vagissant
Murmure en dormant :
«Les jaloux
Sont des fous
Humains, aimez-vous».
Mais, au matin,
Joyeux Noël prend fin
Alors les petits santons
Regagnent la boîte en carton

Naïvement
Dévotement
Ils dormiront
Dans du coton
En rêvant
Du doux chant
Noël, joyeux Noël,
Noël joyeux de la Provence.

Dormez chers petit santons
Dans votre boîte en carton
Noël, Noël, Noël.

lundi 22 décembre 2008

Température du 22 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Le Pouvoir partout et toujours mafieux

Paul Veyne écrit à peu près (je le résume grossièrement) que les possesseurs du pouvoir dans ce qu'on pourrait appeler toutes les Italies sont élevés à ce pouvoir (ou déchus de celui-ci) de la même façon, quelle que soit l'époque et quel que soit le type de pouvoir.
Ces Italies sont l'Italie antique que constitue l'empire de Rome, l'Italie médiévale et moderne que constitue l'Italie pontificale, l'Italie républicaine de maintenant et, enfin, l'Italie souterraine constituée par la Mafia.
Pour faire bref, disons que les titulaires du pouvoir sont élus comme le « capo di tutti capi », le chef de tous les chefs, de la Mafia.

L'empereur romain, -le César-, était élu primordialement par les officiers de la Garde prétorienne -les soldats chargés (ou se chargeant) de la protection rapprochée ou du meurtre des Césars- et son élection validée par les sénateurs. Ce n'est qu'ensuite que le peuple romain l'acclamait.
Le pape est toujours élu par les « capi », les chefs que sont les cardinaux et il est leur « capo », leur chef à eux (et c'est lui qui nommera les chefs (cardinaux) qui remplaceront les chefs (cardinaux) qui l'ont élu, lesquels éliront son successeur, peut-être, dans certains cas, après l'avoir assassiné, comme les prétoriens le faisaient pour les Césars). Après, sur la Place St-Pierre, le peuple des fidèles l'acclame.

La scène devait être semblable sur le Forum romain à la proclamation du nouveau César.
Quant à l'Italie républicaine, non seulement ce sont les députés qui élisent le président de la république mais ce sont aussi les députés, selon la géométrie variable des alliances des partis politiques auxquels ils appartiennent, qui choisissent le premier ministre, celui qui exerce effectivement le pouvoir, le chef, et le renverse, selon l'intérêt de leur parti ou selon leur propre intérêt.
Quant à la Mafia (ou quel que soit le nom qu'on lui donne, Cosa nostra, etc.), c'est dans son sein que le schéma, malgré le secret qui entoure son déroulement (secret qui ressemble à celui du Conclave où les cardinaux choisissent le pape), se réalise de la manière la plus transparente : les chefs élisent leur chef et le liquident s'il ne fait plus l'affaire.
Et dans toutes les Italies, le « capo » et les « capi » se partagent les bénéfices, à l'exclusion du simple citoyen, du simple fidèle, du simple mafioso, qui, tous, se contentent des miettes ou d'un salut qui n'a rien de matériel et rien de vérifiable.
Je crois que l'on pourrait trouver ce schéma d'élévation au pouvoir dans beaucoup de sectes et, je crois, dans la vie interne des partis politiques de tout l'Occident (suis-je trop restrictif ? L'Orient -les partis communistes notamment qui ont toujours été surtout orientaux- se soumet sans doute aussi au schéma, et peut-être pas à son insu).
Peut-être est-ce le schéma mafieux de l'élévation à tout pouvoir (excepté dans les structures où la prise du pouvoir est héréditaire, ce qu'il n'était pas dans l'Empire romain et ce qu'il n'est plus nulle part).

Même dans les petits pouvoirs où, peut-être, vous et moi jouons ou avons joué notre petit rôle de petit « capo » ou de petits « capi ».

dimanche 21 décembre 2008

Température du 21 décembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Noël en Provence - nos santons

Qui dit Noël en Provence dit «santons», c'est-à-dire une crèche (qu'on dit avoir été inventée par saint François d'Assise au début du 13e siècle) et tous les éléments habituels d'une crèche (Marie, Jésus, Joseph, le bœuf et l'âne, les moutons, les bergers, les rois mages) auxquels s'ajoutent des personnages traditionnels de la Provence (tambourinaire, porteuse de bois, fermier, fermière, bûcheron, Arlésienne, Gitane, etc.) et des objets et bâtiments provençaux (moulins à vent, puits, cyprès, etc.).
Voyez dans cet article de Wapedia une énumération des principaux santons.
Nous ne pouvions pas revenir de Provence sans santons.
Mais puisque la place dans nos bagages était limitée nous nous sommes décidés à acquérir des santons de 3 centimètres seulement.
Nous avons des éléments et santons fabriqués par Paul Fouque d'Aix-en-Provence et par Jouve de Luynes.
Les voici (en haut de cette note et ci-dessous) bien imparfaitement photographiés: nous les avons avec nous depuis presque quarante ans maintenant et aucun n'a été cassé même par notre chatte Zoé dont le rêve de chaque Noël était de se servir de chacun des santons pour jouer avec ses pattes de velours une sorte d'endiablée partie de hockey.
Remarquez dans la photo du haut, devant la crèche, le maire républicain qui cherche à faire un discours. Et sur la photo ci-dessous le curé qui s'acharne à rester devant son église plutôt que de s'avancer vers la crèche, reflet de l'attitude très réservée de l'Église catholique quand saint François a inventé la crèche.

(Cliquez les images pour zoomer et mieux voir)

Voici un noël (c'est ainsi qu'on appelle les chants de Noël) qui a eu une grande carrière puisque Georges Bizet s'en est servi pour créer une farandole dans «L'Arlésienne», que je vous présente aussi:








La farandole est interprétée par l'orchestre royal du Concertgebouw dirigé par Mariss Jansons.

Et voici les paroles françaises du noël (les paroles provençales sont plus bas):

La Marche des Rois

De bon matin,

J'ai rencontré le train
De trois grands Rois qui allaient en voyage,
De bon matin,
J'ai rencontré le train
De trois grands Rois dessus le grand chemin.

Venaient d'abord les gardes du corps,
Des gens armés avec trente petits pages,
Venaient d'abord les gardes du corps
Des gens armés dessus leurs just'au corps.

Puis sur un char,
Doré de toute part,
On voit trois rois modestes comme d'anges
Puis sur un char,
Doré de toute part
Trois rois debouts parmi les étendards.

L'étoile luit
Et les Rois conduit,
Par longs chemins,
Devant une pauvre étable,
L'étoile luit
Et les Rois conduit,
Par longs chemins devant l'humble réduit.

Au fils de Dieu
Qui naquit en ce lieu
Ils viennent tous présenter leurs hommages,
Au fils de Dieu
Qui naquit en ce lieu
Ils viennent tous présenter leurs doux vœux.

De beaux présent,
Or, myrrhe et encens
Ils vont offrir au maître tant admirable
De beaux présent,
Or, myrrhe et encens
Ils vont offrir au bienheureux enfant.


Voici les paroles provençales dont je ne présente que les quatre premières strophes (si vous vous étonnez que je vous présente ainsi les paroles dans une langue que vous considérez comme morte ou à peine vivante, sachez que je considère la disparition d'une langue comme une catastrophe aussi grande -et un crime aussi grand pour ceux qui en sont les auteurs- qu'un génocide humain et que je travaillerai toujours pour qu'aucune langue ne meure et pour que toutes les langues mortes ressuscitent):

La Marcho di Rei
De matin,
Ai rescountra lou trin
De tres grand Rèi qu'anavon en vouiage ;
De matin,
Ai rescountra lou trin
De tres grand Rèi dessus lou grand camin.
Ai vist d'abord
De gardo cors,
De gènt arma em'uno troupo de page,
Ai vist d'abord
De gardo cors,
Tóuti daura dessus si just-au-cors.


Li drapèu,
Qu'èron segur fort bèu,
I ventoulet servien de badinage
Li camèu,
Qu'èron segur fort bèu,
Pourtavon de bijout tóuti nouvèu ;
E li tambour,
Pèr faire ounour,
De tèms en tèms fasien brusi soun tapage ;
E li tambour,
Pèr faire ounour,
Batien la marcho chascun à soun tour.


Dins un char
Daura de touto part,
Vesias li Rèi moudèste coume d'ange ;
Dins un char
Daura de touto part,
Vesias brilla de richis estendard ;
Ausias d'auboues,
De bèlli voues
Que de moun Diéu publicavon li louange ;
Ausias d'auboues,
De bèlli voues
Que disien d'èr d'un amirable choues.


Esbahi
D' entèndre acò d'aqui,
Me siéu renja pèr vèire l'equipage ;
Esbahi
De vèire acò d'aqui,
De Iiuen en liuen lis ai toujour segui ;
L'astre brihant
Qu'èro davan,
Servié de guide en menant li tres Rèi Mage ;
L'astre brihant
Qu'èro davan,
S'arrestè net quand fuguè vers l'Enfant.