mardi 25 décembre 2007

Félix Arvers


J'aime le sonnet de Félix Arvers (1806-1850) que personne ne connaît plus, le plus désespéré des sonnets, je crois, et qui s'adressait peut-être à Marie Nodier dont vous voyez le portrait ci-dessus :
 L'amour caché

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et pourtant solitaire ;
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.

A l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
« Quelle est donc cette femme ? » Et ne comprendra pas ! 

 

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